À quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le sida 2023, SIDA INFO SERVICE, créé il y a plus de 30 ans, fait le bilan de l’année 2022.
Ainsi, en 2022, 60 000 échanges ont concerné le VIH :
• 95 % ont été réalisés avec des personnes au statut sérologique négatif ou inconnu,
• 80 % des appelants sont des hommes,
• 59 % des appelants se disent le plus souvent hétérosexuels (25 % homosexuels),
• l’âge moyen est de 33 ans et plus de la moitié d’entre eux ont de 25 à 39 ans (53 %),
• 36 % provenaient d’Île-de-France.
Les principales thématiques abordées ont été à 42 % d’ordre psychologique et relationnelpour les personnes atteintes par le VIH, et à 37 % pour personnes de statut sérologique négatif ou inconnu. Ces dernières expriment une forte peur d’être potentiellement contaminées.
Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) s’inquiètent autant des fortes incidences sur leur vie d’une infection chronique restant incurable, que de leur possible implication dans sa transmission à autrui.
Si tous partagent ainsi une même angoisse face au VIH, la thématique de ses modes et risques de transmission a cependant été bien plus interrogée par les appelants qui n’ont pas déclaré être contaminés que par ceux qui le sont (57 % vs 13 %). De fait, leur principal motif d’appel correspond à un rapport sexuel, au sujet duquel plus de la moitié des appelants ont précisé qu’il n’était pas protégé par un préservatif (59 %).
Le non-port du préservatif associé à l’usage du TasP (Treatment as Prevention) est à l’origine de la majorité des questions posées sur les risques de transmission par les PVVIH. Celles-ci craignent les co-infections par d’autres IST et les surinfections par le VIH, mais aussi de contaminer leur partenaire.
Au sujet des thérapies contre le VIH, soulignons que 80 % des séropositifs ayant transmis des informations médicales ont déclaré être traités, et que le thème des traitements et examens apparaît dans 40 % de leurs entretiens. En plus de se questionner sur l’efficacité du TasP, ces appelants témoignent de difficultés rencontrées dans le suivi de leur traitement, en particulier de leurs effets secondaires, et s’intéressent aussi à l’alternative de la thérapie par injections proposée depuis décembre 2021 en France.
Les appelants aux statuts inconnu ou négatif abordent plus fréquemment la thématique du dépistage (36 %) que celle des traitements (15 %) et, lorsqu’ils s’interrogent sur ces derniers, c’est essentiellement à propos des thérapies préventives du TPE(traitement post-exposition) (60 %) et de la PrEP (prophylaxie préexposition ou Pre-Exposure Prophylaxis) (32 %).
Parmi les autres sujets de discussion autour du VIH, on relève aussi que les problématiques juridiques et sociales se retrouvent dans 18 % des échanges avec les séropositifs (contre 0,2 % pour les autres). Leurs préoccupations concernent surtout la prise en charge financière de leurs soins par l’Assurance Maladie, notamment lorsqu’ils sont étrangers, ainsi que la non-divulgation de leur séropositivitéau sein de leur entourage et la souscription d’une assurance emprunteur.