Si le concept de «bed manager» ou gestionnaire de lits peut s’avérer pertinent dans l’hôtellerie, il n’est pas adapté à l’hôpital. Après avoir voulu nous faire croire pendant des années que le problème de l’engorgement des urgences était lié aux « gens qui n’avait rien à y faire », aujourd’hui les pouvoirs publics nient de nouveau l’évidence. Le problème des urgences est dû au manque de lits de médecine, notamment pour les patients âgés.
La raison de cette situation est simple : la fermeture massive de lits et les suppression de postes depuis des années. En effet, si des mesures d’organisation sont toujours utiles, elles ne peuvent être efficaces sans les moyens adaptés en regard. Il faut rappeler que la Loi de finances de la sécurité sociale de 2013 va entraîner la suppression de 20 000 emplois dans les hôpitaux publics et donc la fermeture de lits supplémentaires.
Par ailleurs, des milliers de lits seront de nouveau fermés cet été pour que les personnels puissent partir en vacances. Comme il n’y a plus de crédits pour des emplois saisonniers, nous seront de nouveau dans des situations inacceptables avec des patients attendant des heures sur des brancards qu’un lit se libère.
De plus, nous constatons que pour faire de la place de nombreux patients sont « mis à la porte » de l’hôpital trop précocement et y reviennent 24 à 48 h plus tard dans un état dégradé. Nous les appelons les patients « boomerang ».
Il faut que la Ministre de la santé comprenne que l’hôpital ne se gère pas à flux tendu comme une entreprise avec la recherche d’un taux d’occupation des lits de 100 %. Des études internationales montrent qu’au-delà d’un taux d’occupation de 85 %, un hôpital dysfonctionne car l’activité des urgences ne se programme pas.
Une fois de plus, nous demandons l’ouverture de véritables négociations avec les urgentistes de terrain afin de pouvoir améliorer le fonctionnement des urgences. La Ministre doit comprendre que la question des moyens est incontournable et que les seules mesures d’organisation ne peuvent suffire.
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