Le dernier numéro de l’émission « Zone Interdite » intitulé : « Scandales et défaillance de l’Etat : les dossiers noirs du handicap » diffusé le 24 mars au soir vient jeter un regard cru sur la logique mortifère de paupérisation et de déqualification du secteur de l’accompagnement des personnes en situation de handicap que la Fédération Paralysie Cérébrale France dénonce depuis plusieurs années.
Les faits mis en exergue dans le reportage sont intolérables et ne peuvent être que vivement condamnés. Toutefois et c’est la loi du genre de ce type d’émission, la Fédération Paralysie Cérébrale France, sans nier la réalité et l’importance des difficultés et parfois même des graves dysfonctionnements évoqués, invite à ne pas jeter l’opprobre sur tout un secteur et sur l’engagement de nombreux professionnels qui font leur métier avec humanité, engagement et compétence.
Le secteur de l’accompagnement des personnes en situation de handicap, tant en établissement qu’à domicile, vit une crise profonde. C’est une réalité qu’il convient de regarder avec lucidité. L’activité n’est ainsi préservée qu’au prix d’une dégradation historique de la qualité de l’accompagnement où le « nursing » a largement pris le pas sur les projets autour de la participation sociale des personnes handicapées. 15 à 20% des postes du soin et de l’accompagnement sont aujourd’hui vacants dans le secteur adultes.
Comment cette situation qui perdure depuis de longues années ne pourrait-elle pas avoir d’incidences sur la vie des personnes accompagnées ? La transformation de l’offre, que toutes les parties prenantes appellent de leurs vœux, ne peut être, par exemple, que freinée face à la pénurie des professionnels et aux moyens qui manquent cruellement pour engager des actions de fond.
De nombreuses familles restent, comme l’a démontré le reportage, sans réelle réponse tant au niveau des enfants que des adultes. Le plan gouvernemental des « 50 000 solutions » ne suffira pas à répondre à l’étendue des besoins. Mais quels sont-ils au juste ? Personne ne le sait précisément au plan national puisque les pouvoirs publics s’entêtent à refuser la mise en place d’un observatoire des besoins qui permettait seul de calibrer les politiques publiques. Il est vrai que cet observatoire mettrait sans aucun doute à jour une réalité particulièrement accablante.
Les réponses, nous les connaissons. Celles-ci sont largement relayées par tous les acteurs associatifs du handicap et passent par des actions structurelles comme la revalorisation des carrières et des salaires des professionnels à travers une convention collective unique attractive, un effort puissant de formation, une réponse en termes de création de places qui soit enfin à la hauteur des besoins et une coordination efficace entre l’Etat et les Départements pour lutter contre les iniquités territoriales.
Contact presse : Aelya NOIRET – a.noiret@etycom.fr