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Bilan un an après le lancement de l’application AT-PrEP (Communiqué)

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C’est le 12 avril 2023 que l’association Actions Traitements a lancé la nouvelle version d’AT-PREP. L’appli gratuite (sur les stores Apple et Google) est destinée à faciliter la vie des personnes qui prennent la PrEP, le traitement qui protège d’une infection par le VIH. Qu’en pense ses utilisateurs ou utilisatrices, et comment cet outil s’inscrit dans la stratégie de l’association pour participer à la démocratisation de la connaissance et de l’utilisation de la PrEP par les personnes concernées ?

Pour Ilaria « C’est important d’avoir une application qui regroupe plusieurs thématiques de santé ». M’hamed va encore plus loin en affirmant « Utiliser une appli de suivi de santé me permet de prendre soin de ma santé physique et mentale ». Tous les deux parlent d’AT-PREP, l’application de santé sexuelle mise à disposition il y a tout juste un an en avril 2023.

Un an après le lancement de cette toute nouvelle version d’AT-PREP (la première version datait de fin 2017), ACTIONS TRAITEMENTS a donné la parole à des utilisateurs et utilisatrices d’AT-PREP, ainsi qu’à une médecin généraliste travaillant en centre de santé sexuelle, afin qu’il et elles témoignent de leur utilisation de cet outil et de ce que cela leur apporte au quotidien. Alors que la PrEP, outil de prévention contre le VIH, peine à s’installer dans les habitudes de prévention, ACTIONS TRAITEMENTS fait le pari que son application peut, à son niveau, participer à la démocratisation de la PrEP en France.

Pour plus d’infos sur l’appli, cliquez ici

Diffusion limitée de la PrEP en France

Petit retour en arrière. La PrEP est disponible en France et prise en charge à 100% par la Sécurité sociale depuis 2016. Cela fait donc huit ans que ce traitement préventif, qui permet de se protéger efficacement d’une infection par le VIH, peut être prescrit à toute personne qui estime en avoir besoin, quels que soient son orientation sexuelle, ses pratiques, son genre, etc. Or, d’après les chiffres présentés par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare en décembre 2023, on estime qu’un peu plus de 52 000 personnes utilisaient la PrEP au premier semestre 2023. Ce chiffre pourrait être considéré comme encourageant, mais pour nous c’est un échec, en termes de santé publique.

Explication. Historiquement, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) représentent un des groupes les plus exposés au risque de contracter le VIH. Cela tombe bien car ce sont eux, dans la foulée de l’essai ANRS Ipergay, qui se sont très majoritairement saisi de la PrEP. Pourtant, on estime qu’il faudrait au moins que 150 000 d’entre eux prennent la PrEP pour avoir un réel effet sur l’épidémie de VIH. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous satisfaire de quelques 52 000 utilisateurs et utilisatrices de la PrEP en France, alors que chaque année plus de 5 000 personnes découvrent leur séropositivité au VIH.

Certes, 52 000 personnes prenant la PrEP, cela représente 10 000 de plus qu’au premier semestre 2022. Mais derrière cette évolution positive se cachent des données qui montrent qu’on peut faire beaucoup mieux, quant à l’utilisation de la PrEP en France. Il y a, certes, quelques données positives qui montre que le PrEP commence enfin à s’étendre à d’autres publics.

Mais, si on note une accélération de l’utilisation de la PrEP par les femmes, elles ne représentent toujours que 4% des personnes prenant la PrEP au premier semestre 2023. On note aussi que la PrEP est de plus en plus utilisées en régions, zones rurales et dans des petites villes de moins de 10 000 habitants. Mais ces évolutions sont encore limitées et on peut raisonnablement considérer que ce moyen de prévention reste très majoritairement implanté chez des hommes gays, urbains, intégrés, résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole.

De plus, alors qu’ils et elles font partie des publics les plus exposés au VIH, les femmes nées à l’étranger ainsi que les HSH nés à l’étrangers ont toujours beaucoup de mal à accéder à la PrEP. C’est là un autre signe de cet échec collectif : le fait que, comme d’habitude, les personnes traditionnellement éloignées du soin et de la prévention n’ont pas accès à la PrEP : notamment les femmes et les HSH d’origine étrangère !

Des outils de promotion d’AT-PREP pour informer sur la PrEP

Est-ce présomptueux d’imaginer que l’appli AT-PrEP va résoudre le manque de diversité (de genre et d’origine notamment) parmi les utilisateurs et utilisatrices de PrEP ? Sans doute un peu…

Pour télécharger le communiqué complet, cliquez ici

> Contact presse : Cédric DANIEL – Mail : cdaniel@actions-traitements.org

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