150 000 personnes âgées vulnérables meurent chaque année en EHPAD.
Comment ne pas être abasourdi en constatant que le grand projet de développement des soins palliatifs en France présenté ce matin en conseil des ministres accompagné par la communication d’un plan décennal qui devait être sans précédant ne concernera les EHPAD que dans 7 ans, quelle déception, quelle tristesse !
Un million de personnes âgées vulnérables vont mourir en France dans les sept années à venir sans qu’un seul poste de soignant supplémentaire formé en soins palliatifs ne soit créé en EHPAD pour améliorer leur accompagnement de fin de vie !
Au total en dix ans moins d’un soignant par EHPAD sera recruté !
L’abandon de la loi grand âge était déjà un déni de reconnaissance du devoir de solidarité de notre nation envers les personnes âgées de la société. Le projet de loi qui nous est proposé ne fait que confirmer ce virage.
Le non-abandon et l’accompagnement des plus vulnérables, expression emblématique « de notre solidarité et de notre fraternité », tel que souhaité par le Président de la République et réaffirmé par les services du premier ministre ne sont que des mots sans aucune concrétisation dans les faits !
Nous nous devons de réagir et alerter devant ce que nous estimons être une politique agiste et discriminatoire à l’encontre des « anciens ».
Les valeurs de solidarité et de fraternité qui ont façonné notre société depuis la création de la sécurité sociale sont abandonnées au profit de l’expression de la liberté de personnes qui souhaiteraient mourir.
Le projet de loi prévoit un développement des moyens destinés à inciter les personnes malades à rédiger leurs directives anticipées.
Comment ne pas voir dans cette action la possibilité offerte à toute personne qui l’aurait exprimé, de faire respecter sa volonté, alors même qu’elle ne serait plus en mesure de la reformuler de façon libre et éclairée, du fait de troubles cognitifs par exemple ?
MCOOR publiera prochainement les résultats d’une enquête menée durant la dernière semaine de mars : plus d’un EHPAD sur deux est concerné par des demandes d’euthanasie. Comment résister aux demandes d’euthanasie dans les EHPAD qui n’ont pas accès aux soins palliatifs lorsque l’on constate que 24% de demandes supplémentaires de morts provoquées émanent des familles lorsqu’il existe des difficultés à mettre en place des soins palliatifs ? Qui devrions nous alors « accompagner »? Les résidents (présentant pour plus de 60% d’entre-eux des troubles cognitifs) ou les familles qui ont justement besoin d’être soutenues auprès de leur parent sur ce chemin douloureux ?
Ce que nous attendions, ce que nous réclamons encore ce sont des moyens suffisants pour accompagner les personnes âgées qui vivent en EHPAD afin de leur leur permettre de vivre dignement leurs dernières années.
Contact presse : Dr Gaël DURELk, Vice-Président Mcoor, gael.durel@mcoor.fr
Communiqué de presse de MCOOR rédigé à l’issue de la présentation par la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités d’un projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie lors du conseil des ministres du 10 avril 2024.
âgé ne veut pas dire vulnérable…
les celles personnes vulnérables sont celle qui sont mises sous tutelle ou duratelle et sont donc ainsi protégées
les demandes d’aide à mourir ne peuvent en aucun cas venir de quiconque de la famille
elles ne peuvent être envisagées que si elles proviennent de la décision libre, consciente et réitérée de la personne concernée : elles peuvent avoir été écrites au préalable dans les directives anticipées
l’EHPAD dans lequel ma mère est décédée en 2015 travaillait avec les soins palliatifs de l’hopital de Guéret, Creuse qui n’a pas d’unité de SP mais qui a des lits attribués et des médecins, psychologues et soignants formés aux SP
il n’y avait pas de soignant dédié aux soins palliatifs mais il y avait quand ces soins : depuis 1986, circulaire Laroque, tous les médecins et autres soignants doivent pouvoir donner les soins palliatifs