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L’accès aux soins d’urgence pédiatriques de plus en plus compromis en France (Communiqué)

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Dès 2022, face à une crise de bronchiolite sans précédent, le monde pédiatrique avait déjà alerté sur une pénurie critique de lits. Malgré l’interpellation du président de la République par dix mille professionnels de santé et associations de patients, les résultats des Assises de la Santé de l’Enfant, initialement attendus pour l’été 2023, n’ont été présentés qu’en avril 2024, avec près d’un an de retard. Le ministre délégué chargé de la Santé, M. Valletoux, doit annoncer des mesures ce 24 mai 2024.

Pendant ce temps, la situation se détériore chaque jour. Le personnel médical et paramédical est à bout de souffle. Les pédiatres, en particulier, sont surchargés, jonglant entre les urgences, les maternités, et le suivi de maladies complexes et chroniques. Cette polyvalence essentielle est en péril faute de personnel suffisant.

Les pédiatres, qui représentent seulement 3,3% des médecins, sont confrontés à des défis uniques liés aux soins des enfants, qui constituent 21% de la population. Ces défis comprennent des maladies rares et des situations cliniques complexes nécessitant plus de temps et d’attention.

Cette situation est encore plus alarmante dans les départements d’outre-mer, où les infrastructures et le personnel hospitalier sont insuffisants. La propagation du choléra à Mayotte illustre tragiquement les conséquences de ces manques. Les fermetures fréquentes d’urgences pédiatriques et de maternités, comme à Saintes, Alençon, Cannes, et plusieurs autres villes, exacerbent la précarité des équipes médicales.

Le Syndicat National des Pédiatres en Etablissement Hospitalier (SNPEH) attend du Ministère de la Santé des actions concrètes et un financement additionnel dans le budget de la Sécurité sociale pour mettre en œuvre les propositions des Assises de la Santé de l’Enfant. Le syndicat demande également d’améliorer l’attractivité de l’hôpital public à travers des mesures telles que la reconnaissance des années d’ancienneté, des rémunérations justes, et le soutien pour les horaires décalés.

La médecine de ville doit également être renforcée pour assurer une formation adéquate des praticiens de premier recours.

De plus, le SNPEH souligne la nécessité d’augmenter significativement le nombre de postes d’internes en pédiatrie. En effet, bien que le nombre de postes d’internes en pédiatrie devrait passer de 379 à 500 d’ici 3 ans, cette augmentation reste insuffisante. Pour maintenir le nombre de pédiatres et répondre au déficit, il est impératif de former 500 internes de pédiatrie dès novembre 2024, et d’atteindre 700 internes dans trois ans.

Le SNPEH appelle le gouvernement à démontrer son engagement envers la santé et la protection des enfants, sans négliger les départements et régions d’outre-mer. Sans cela, il sera difficile de garantir une réponse adéquate à l’urgence pédiatrique en particulier mais aussi aux autres domaines de la Pédiatrie, un enjeu récurrent et crucial pour l’avenir de notre société.

Pour le SNPEH,
Dr Jeremy Do Cao, Président

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