Survenue ou aggravation d’une maladie ou d’un handicap, perte de revenus après un arrêt de travail … nombreux sont les accidents de la vie susceptibles de fragiliser les assurés, leur activité professionnelle et/ou leur parcours de santé. Pour les soutenir durant ces périodes sensibles, l’Assurance Maladie dispose d’un service social spécialisé en santé, doté de 2300 professionnels répartis dans près de 20001 accueils sur tout le territoire2.
L’année 2023 a été marquée par un fort investissement dans la prévention de la désinsertion professionnelle: plus de la moitié (57%) des assurés accompagnés par le service social l’ont été en raison de difficultés, physiques ou psychologiques, à garder leur emploi ou à reprendre leur activité professionnelle notamment après un arrêt de travail3.
Autre axe majeur d’accompagnement du service social: la facilitation du parcours de soins, celui-ci a concerné 43% des assurés aidés; plus de la moitié (51%) étaient des personnes isolées (seules ou familles monoparentales).
L’Assurance Maladie met en place un suivi des assurés accompagnés dans la durée: plus de la moitié d’entre eux ont bénéficié de 3 entretiens à minima avec un assistant social (+ 10 points en 2 ans). Cet engagement des équipes de l’Assurance Maladie porte ses fruits puisque 92% des assurés se sont déclarés satisfaits de la mobilisation du service social4.
Désormais disponible sur ameli, le rapport d’activités 2023 du service social est illustré de nombreux exemples de personnes ayant bénéficié de son soutien.
QUEL ACCOMPAGNEMENT POUR FAVORISER LE RETOUR A L’EMPLOI?
Le contexte socio-démographique actuel (vieillissement de la population, allongement de la durée de vie au travail, hausse de certaines pathologies…) peut être à l’origine de difficultés pour conserver un emploi ou reprendre une activité professionnelle après un arrêt maladie, en particulier de longue durée. Plus de la moitié des assurés accompagnés à ce titre l’an dernier avaient plus de 53 ans.
Face à cet enjeu, le service social de l’Assurance Maladie collabore avec de nombreux partenaires (France Travail, AGEFIPH5, Cap emploi, régions, …)et ne cesse d’innover pour optimiser la qualité du soutien mis en place. Le déploiement d’actions collectives (groupes de parole, ateliers, etc.), souvent co-animées avec d’autres professionnels (psychologue du travail, sophrologue, etc…) et constituées de petits groupes de personnes créant des liens, trouvant des pistes pour surmonter les obstacles et reprendre confiance pour se re-projeter dans l’activité professionnelle, est ainsi en plein essor. Cette dynamique induite par le collectif est particulièrement bien adaptée aux risques psycho-sociaux (souffrance au travail, stress chronique, épuisement professionnel…). Ainsi, plus de 11500 personnes ont participé à ces séances organisées par l’Assurance Maladie en 2023.
Le service social propose également un suivi individuel sur-mesure se traduisant par un vaste panel d’actions (bilan de compétences, projet de reconversion, formation, organisation d’une visite de pré-reprise, aménagement de poste, constitution d’un dossier auprès d’une MDPH6permettant d’obtenir la RQTH7, etc.).
En raison des nombreux facteurs de fragilités touchant ces personnes (âge, maladie, précarité), l’accompagnement est de plus en plus long, se déroulant ainsi durant plusieurs mois. Cet investissement dans la durée produit des effets positifs: 42% des assurés soutenus dans le cadre de la prévention de la désinsertion professionnelle ont pu reprendre le travail ou sont en formation8.
DES AIDES FINANCIÈRES EN PROGRESSION CONTINUE
En l’espace de 3 ans, les dépenses associées aux aides individuelles accordées dans le cadre de la prévention de la désinsertion professionnelle ont augmenté de près de 40% pour atteindre plus de 3 millions d’euros en 2023 attribués à 2400 bénéficiaires (+ 40% également comparé à 2020, soit une moyenne de 1250€ par assuré).
LEVER LES FREINS MEDICO-SOCIAUX ET SIMPLIFIER LE QUOTIDIEN DES PERSONNES ACCOMPAGNÉES
L’apparition d’une maladie lourde, invalidante, l’aggravation d’une pathologie ou encore une hospitalisation représentent un bouleversement dans la vie quotidienne pouvant se manifester par une diminution de ses revenus, une estime de soi affaiblie, une profonde tristesse, etc., soit autant de risque de précarisation et de freins à l’accès aux droits et aux soins.
Pour lever ces obstacles, les assistants sociaux proposent un accompagnement psycho-social intégral qui se traduit par la mise en place d’un plan d’aide co-construit avec l’assuré. Ce plan s’attache à compenser la perte de revenus via les aides adéquates (demande d’AAH9, de RQTH7, Complémentaire santé solidaire, etc.), à faciliter les déplacements (demande de carte de mobilité, de stationnement) et à alléger le quotidien (service d’aide à domicile, aménagement du logement).
Naturellement, cet accompagnement est adapté et gradué en fonction de l’état de santé de l’assuré, de ses besoins et se déroule uniquement avec son consentement.
A l’instar de l’aide proposée au maintien d’une activité professionnelle, le service social collabore avec un réseau de partenaires (Centres Communaux d’Action Sociale, banques alimentaires, permanences d’accès aux soins de santé (PASS) hospitalière, structures de soins, etc.) capables d’intervenir au plus près des assurés.
Sur les 135000 personnes accompagnées dans ce cadre par le service social l’an dernier, les trois quarts avaient plus de 46 ans et plus de la moitié (61%) occupaient un emploi. Nombre d’entre elles ont été identifiées par les agents des CPAM ou leurs partenaires (professionnels de santé, services publics, associations, etc.) en raison de leur vulnérabilité. Mais les assurés peuvent également solliciter directement cette aide via le compte ameli (par le chatbot de l’Assurance Maladie après lui avoir demandé «contacter le service social»), par téléphone en appelant le 3646 (service gratuit + prix appel) et en disant «service social» ou en se rendant dans un point d’accueil de leur CPAM.
Pour visionner des témoignages en vidéo, c’est ici.
Sources:
1 1966 exactement.
2 France métropolitaine et d’outre-mer.
3 Le service social accompagne aussi bien les salariés que les travailleurs indépendants.
4 Sur un échantillon de 3976 répondants.
5 Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées.
6 Maison départementale des personnes handicapées.
7 Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.
8 34% ont dû interrompre leur suivi en raison de l’aggravation de leur état de santé et 14% sont en invalidité.
9 Allocation aux adultes handicapés.
Contact presse : presse.cnam@assurance-maladie.fr