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La redistribution diminue d’un tiers le nombre de personnes pauvres (Data)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) met à jour un jeu de données portant sur des indicateurs de pauvreté avant et après redistribution, de niveau de vie et de décomposition du revenu. Ce jeu repose sur l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Il intègre pour cette édition les données de d’ERFS 2021.

Les prestations sociales non contributives représentent 38 % du revenu disponible des ménages pauvres

En 2021, en France métropolitaine, 9,1 millions de personnes sont pauvres monétairement, au sens statistique du terme. Leur niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 158 euros par mois. Cela correspond à un revenu disponible inférieur à 1 158 euros par mois pour une personne seule et inférieur à 2 432 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Les prestations sociales non contributives représentent au total 38 % de leur revenu disponible1 (14 % de minima sociaux2, 11 % d’aides au logement, 10 % de prestations familiales et 3 % de prime d’activité)3.

La part des prestations sociales non contributives dans le revenu disponible diminue fortement avec le niveau de vie, représentant 12 % pour les ménages « modestes non pauvres »4 et 2 % pour ceux au-delà du 4ème décile5 de niveau de vie. À l’inverse, les revenus d’activité et du patrimoine, représentent respectivement 35 % et 3 % du revenu disponible des ménages pauvres, 55 % et 3 % de celui des ménages modestes non pauvres, et 79 % et 11 % pour les ménages au-delà du 4ème décile.

La redistribution diminue de 11,5 points le taux de pauvreté des moins de 20 ans

Jointes à la fiscalité directe6, les prestations sociales non contributives diminuent le taux de pauvreté de 6,9 points en 2021 : 14,5 % de la population métropolitaine est pauvre, contre 21,4 % (soit 13,5 millions de personnes) qui le serait si ces prestations et les impôts directs n’existaient pas.

L’effet de la redistribution sur le taux de pauvreté est particulièrement marqué pour les familles monoparentales (-20,3 points pour celles avec au moins 2 enfants), pour les familles nombreuses (-12,1 points pour les couples avec 3 enfants), pour les moins de 20 ans (-11,5 points), pour les personnes handicapées7 de 15 ans ou plus (-9,8 points), pour les chômeurs (-11,8 points) et pour les inactifs non retraités d’au moins 18 ans (-12,9 points).

Toutefois, ayant avant redistribution des taux de pauvreté très nettement supérieurs à la moyenne, ces groupes ont tous, après redistribution, un taux de pauvreté supérieur, voire parfois très supérieur, à celui de l’ensemble de la population. Ainsi, 19,3 % des membres des couples avec 3 enfants, 20,5 % des moins de 20 ans et 20,4 % des personnes handicapées de 15 ans ou plus sont pauvres après redistribution. La situation est encore plus dégradée pour les membres des familles monoparentales avec au moins 2 enfants (38,7 % de personnes pauvres), les chômeurs (35,1 %) et les inactifs non retraités d’au moins 18 ans (33,2 %).

Moins concernés que la moyenne par la pauvreté avant redistribution, retraités et personnes en emploi salarié le sont toujours nettement moins que les autres après redistribution, avec des taux de pauvreté de 10,9 % et 6,3 %.

La redistribution réduit nettement les inégalités

Les prestations sociales non contributives soutiennent donc le niveau de vie des plus modestes. Plus généralement, jointes à la fiscalité directe, elles contribuent aussi à réduire fortement les inégalités de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres.
Ainsi, en 2021, le rapport entre le niveau de vie total des 20 % des individus les plus aisés et celui des 20 % les plus modestes passe grâce à la redistribution de 8,2 à 4,5. De même, le rapport entre le 9ème décile de niveau de vie et le 1er passe de 5,9 à 3,4.

Consulter les données

Notes

1Cette part est calculée comme la moyenne des prestations sociales non contributives reçues par les ménages pauvres, rapportée à la moyenne de leur revenu disponible.
2Les minima sociaux incluent ici le revenu du solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et le minimum vieillesse.
3Les prestations sociales non contributives incluent aussi la Garantie jeunes (remplacée par le contrat d’engagement jeune [CEJ] en mars 2022) et l’indemnité inflation (aide exceptionnelle versée entre décembre 2021 et février 2022), mais leur poids est très faible.
4Les personnes dites modestes non pauvres sont celles dont le niveau de vie se situe entre le seuil de pauvreté et le 4ème décile de niveau de vie (1 733 euros mensuels en 2021).
540 % des personnes ont un niveau de vie en-deçà du 4ème décile.
6Essentiellement l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).
7Une personne est dite en situation de handicap ou de perte d’autonomie si elle déclare « être fortement limitée, depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ». Il ne s’agit donc pas ici d’une définition assise sur une reconnaissance administrative du handicap (via le bénéfice de droits spécifiques fiscaux et/ou sociaux).

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