La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie son ouvrage annuel sur les établissements de santé. Cette nouvelle édition détaille, pour l’année 2022, les capacités d’accueil et l’activité des hôpitaux et cliniques, les personnels hospitaliers et leur rémunération, avec des éclairages portant par exemple sur les maternités, les soins critiques ou les établissements des DROM. Il analyse par ailleurs la situation économique et financière des hôpitaux publics et des cliniques privées.
12,9 millions de patients ont été hospitalisés une ou plusieurs fois en 2022. Au 31 décembre de cette même année, la capacité d’accueil en France est de 374 300 lits d’hospitalisation complète) et de 85 000 places d’hospitalisation partielle (sans nuitée), répartis dans 2 976 hôpitaux et cliniques.
La baisse du nombre de lits en état d’accueillir des patients s’accentue
Depuis une vingtaine d’années, l’organisation de l’offre de soins évolue : la diminution continue des capacités d’hospitalisation complète (lits en mesure d’accueillir des malades) s’accompagne d’une hausse importante du nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée). Des innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux ont rendu possible ce « virage ambulatoire ».
En 2022, le recul du nombre de lits en état d’accueillir des patients s’accentue (-6 700 lits sur un an, soit -1,8 % en 2022, après -1,4 % en 2021) et reste plus rapide qu’avant la crise sanitaire (-0,9 % par an en moyenne de 2013 à 2019). En revanche, le nombre de places continue de progresser (+2 600 places, soit +3,1 %), à un rythme plus soutenu qu’avant la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 (+2,5 % par an de 2013 à 2019).
L’activité d’hospitalisation partielle progresse et celle d’hospitalisation complète diminue
Il y a notamment eu en 2022 :
– 10,5 millions de séjours d’hospitalisation complète, c’est-à-dire avec nuitée (chiffre hors long séjour), de durées variables : de 5,6 jours en moyenne en court séjour, à 30,8 jours en psychiatrie et 33,8 jours en moyen séjour. ;
– 17,9 millions de journées d’hospitalisation partielle ;
– 21,6 millions de passages aux urgences ;
– 6,8 millions de journées d’hospitalisation à domicile ;
– 7,6 millions de séances de dialyse ;
– 4,2 millions de séances de radiothérapie ;
– 3,2 millions de séances de chimiothérapie, réalisées pour la plupart en ambulatoire.
L’activité d’hospitalisation partielle (sans nuitée) progresse de 6,5 % en 2022 et dépasse de 2,0 % son niveau antérieur à la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19. En hospitalisation complète, le nombre de séjours diminue de 0,9 % en 2022 et demeure inférieur de 10,4 % à son niveau d’avant crise. Cette diminution en 2022 s’observe aussi bien en court séjour (-0,9 % en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie), qu’en moyen et long séjour (-1,2 % en soins de suite et de réadaptation, et -2,3 % en soins de longue durée) ou qu’en psychiatrie (-1,4 %). Le nombre de passages aux urgences a pour sa part augmenté de 6,2 %, sans renouer avec son niveau de 2019.
La situation financière des hôpitaux publics se dégrade fortement
Avec 114,9 milliards d’euros de dépenses en 2022, le secteur hospitalier représente près de la moitié (48,7 %) de la consommation de soins et de biens médicaux et 6,3 % de la consommation finale effective des ménages. En 2022, la situation financière des hôpitaux publics se dégrade fortement avec un déficit de 1,3 milliard d’euros, alors que celle des cliniques privées à but lucratif reste bénéficiaire, avec un résultat net de 627 millions d’euros.
Les effectifs salariés hospitaliers ne progressent plus en 2022 dans le secteur public
Les effectifs salariés hospitaliers ont augmenté en 2020 et 2021, après cinq ans de quasi-stabilité. Dans le secteur public, ils ne progressent plus en 2022 et s’établissent 2,3 % au-dessus du niveau d’avant la crise. Si les effectifs salariés de personnel médical du secteur public restent dynamiques (médecins, internes, sages-femmes, pharmaciens), les effectifs de personnel soignant non médical (infirmier, aide-soignant et autres personnels soignants) sont de nouveau en léger recul, en restant toutefois au-dessus de leur niveau d’avant-crise. Ce recul en 2022 fait notamment suite au départ des effectifs venus en renfort lors de la crise sanitaire, qui n’a été que partiellement compensé par des embauches pérennes.
Les premiers chiffres portant sur l’année 2023 seront publiés ultérieurement :
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- Fin octobre 2024 : les capacités d’accueil hospitalières en 2023 (lits et places, données provisoires).
- Fin décembre 2024 : les lits de soins critiques des établissements de santé à fin 2023, la liste des maternités à fin 2023, les effectifs salariés hospitaliers à fin 2023.