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L’Association nationale de l’audition appelle les pouvoirs publics à faire de la prévention auditive une priorité de santé publique (Communiqué)

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Alors que la 9e Semaine de la Santé Auditive au Travail (SSAT) se termine, l’Association Nationale de l’Audition (ANA) rappelle que les enjeux de la santé auditive en milieu professionnel demeurent cruciaux. Selon les résultats du Baromètre Bruit et Santé Auditive au Travail 2024, les nuisances sonores affectent de plus en plus les salariés de tout secteurs, et ce, au-delà des simples troubles auditifs. L’association appelle à une réponse urgente des pouvoirs publics pour faire de la prévention auditive une priorité de santé publique.

 

Des chiffres alarmants

Les résultats du baromètre 2024 révèlent que 70 % des salariés se déclarent gênés par le bruit sur leur lieu de travail. Un facteur qui impacte non seulement leur concentration et leur efficacité, mais qui contribue également à l’augmentation du stress et à une détérioration de la santé mentale. Le bruit, auparavant perçu comme un risque uniquement industriel, touche désormais aussi les espaces de travail du tertiaire et des administrations.

Sébastien Leroy, porte-parole de l’association, explique : « Ce baromètre alerte sur le niveau de gêne causé par le bruit dans les espaces de travail. Nous avons longtemps considéré le bruit uniquement à travers le prisme de la surdité immédiate à partir de 80 dB. Mais les sources sonores générées par l’homme ne sont pas naturelles, et leur puissance comme leur omniprésence créent des dégâts sur la santé auditive à court, moyen et long terme. »

 

Une menace pour la santé globale des travailleurs

La fatigue auditive, souvent minimisée, est un facteur de risque à long terme. Les expositions répétées au bruit créent un stress acoustique qui affecte les cellules sensorielles de l’oreille, rendant plus difficile la récupération des fonctions auditives, même après une exposition modérée. Cela impacte également les capacités cognitives, avec des conséquences directes sur la productivité et la santé mentale des salariés. Sébastien Leroy revient sur la notion de fatigue auditive, précisée par le Pr. Jean-Luc Puel durant la semaine : 

« La notion de fatigue auditive peut sembler sans danger, mais c’est loin d’être le cas. Plus l’exposition sonore est intense, plus les informations transmises au cerveau deviennent difficilement décryptables. Il est incertain que le temps de repos auditif suffise à réparer les microtraumatismes subis par les cellules sensorielles. »

De plus, les secteurs d’activité traditionnellement épargnés sont désormais concernés par ces risques, avec une homogénéisation des niveaux d’exposition au bruit dans le tertiaire, le commerce et les administrations.

 

Appel à une action politique forte

L’association insiste sur la nécessité d’intégrer le bruit comme un agent toxique dans les politiques de santé au travail, au même titre que la pollution ou les produits chimiques. Il est essentiel d’adopter une approche de prévention primaire, notamment pour les salariés de plus de 50 ans, particulièrement vulnérables au vieillissement auditif.

Sébastien Leroy précise : « Il est impératif de développer une approche de prévention et d’intégrer la culture du risque dans tous les secteurs, y compris le tertiaire et les administrations. Le baromètre montre que le bruit impacte toutes les classes d’âge et tous les modes de travail. Le bruit devient ainsi un facteur de saturation auditive et un contributeur aux risques psychosociaux (RPS). »

 

Quelles actions concrètes ?

L’association propose plusieurs recommandations :

  • Réduire les niveaux sonores dans tous les espaces de travail par des mesures concrètes, telles que l’isolation acoustique et l’adaptation des équipements.
  • Sensibiliser et former les employeurs et les salariés sur les risques auditifs et les stratégies de protection.
  • Promouvoir un dépistage régulier des troubles auditifs, en particulier pour les plus de 50 ans.

L’association a également intégré la dimension du vieillissement au travail dans ses analyses.

Sébastien Leroy explique : « Notre partenariat avec l’Association des Centres de Prévention Agirc-Arrco a permis d’analyser les données de santé de plus de 3 000 patients âgés de 50 à 64 ans. Cette analyse met en évidence trois principaux clusters : pertes auditives, acouphènes et vertiges. Nous devons redoubler de vigilance, car 50 % des patients qui devraient être appareillés ne le sont pas. »

 

Accélérer la recherche et le soutien financier

Afin de soutenir ces efforts, l’association annonce une accélération des études scientifiques et lance un appel aux dons et mécénats pour financer ces recherches. Un appel à projet est également prévu pour mieux comprendre les interactions entre le bruit, la santé auditive et les autres risques psychosociaux.

L’association s’engage également à interpeller les décideurs politiques pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin de faire du bruit au travail un enjeu central dans la réforme de la santé au travail en France.

Si la 9e Semaine de la Santé Auditive au Travail se termine, les enjeux restent intacts. Le bruit en milieu professionnel est un défi de santé publique que nous ne pouvons plus ignorer. L’Association Nationale de l’Audition (ANA) continuera de plaider pour des politiques de prévention renforcées afin de protéger les travailleurs.

Documents supplémentaires :

  1. Télécharger le communiqué de presse
  2. Consulter le baromètre Bruit et Santé Auditive au Travail 2024 
  3. Etude santé auditive des plus de 50 ans : une priorité ignorée

 

Contact presse :
Sébastien LEROY
sebastien.leroy@asso-audition.org

 

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