Si la LFSS est avant tout un texte budgétaire, le contexte exigeait, plus que jamais, qu’il s’inscrive dans une vision politique portant la préservation de notre système de santé.
Force est de constater qu’il n’en est rien.
Simple plan d’économies, mal documentées, pour reprendre l’avis du Haut Conseil des Finances publiques, il ne porte aucune ambition pour améliorer l’accès aux soins et les conditions de travail des acteurs de santé. Bien au contraire ! Alors que le PLFSS devrait être le bras armé de la politique de santé, il est aujourd’hui discuté en autonomie, en dehors de toute vision pluriannuelle : rappelons que la stratégie nationale de santé 2023-2033 n’est à ce jour toujours pas publiée.
Les mesures s’enchaînent ainsi sans cohérence et sans but : les patients seront mis à contribution du fait d’un déremboursement des consultations médicales, les médecins se verront imposer des baisses de tarifs reprenant les engagements obtenus dans le cadre de la convention médicale signée au prix de longues discussions et les établissements de santé devront tous contribuer au financement de la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales absorbant 1/3 de la faible évolution des moyens qui leur étaient alloués.
Or, le budget de l’assurance maladie repose sur des cotisations et contributions sociales qui emportent une nécessaire contrepartie : permettre à nos concitoyens d’accéder partout et à tout moment au plus haut niveau de soins.