Le Cercle de Recherche et d’Analyse sur la Protection Sociale (CRAPS), « think tank de la Protection sociale »[1], vise à réunir les membres de la société civile les plus représentatifs dans son domaine d’action, en favorisant les échanges sur la Protection sociale, l’un des piliers de notre pacte républicain.
Dans son dernier ouvrage « Prévention & santé numérique : une urgence politique ! »[2], le CRAPS met en lumière l’importance de la prévention du déficit auditif à travers une contribution de M. Luis Godinho, Vice-président du Syndicat des audioprothésistes (SDA), dont vous trouverez ci-après un résumé :
Le déficit auditif représente un enjeu majeur de santé publique
en France, avec une prévalence qui ne cesse de croître
Le déficit auditif est un enjeu de santé publique majeur en France, touchant actuellement 7 millions de personnes et environ 8 millions d’ici 2030. Cette problématique, comparable à l’obésité en termes de prévalence, reste sous-estimée, malgré ses conséquences graves. Les effets du déficit auditif vont en effet bien au-delà de la gêne auditive : isolement, dépression, déclin cognitif et perte d’autonomie en sont les conséquences fréquentes. Le programme ICOPE de l’OMS souligne d’ailleurs l’importance de préserver cette capacité intrinsèque pour maintenir la qualité de vie.
Un essai contrôlé randomisé, publié dans le Lancet en 2023, révèle par ailleurs que l’appareillage auditif réduit de 48 % le déclin cognitif chez les personnes âgées à risque. L’OMS estime de son côté qu’un dollar investi dans ces dispositifs rapporte 37 dollars. Pour lutter contre le déficit auditif et son aggravation, l’efficacité et le retour sur investissement des aides auditives, qui justifient une prise en charge proactive et ciblée, sont désormais parfaitement documentés.
Une prise en charge efficace dépasse toutefois la simple prescription. Celle-ci doit s’appuyer sur l’expertise et l’accompagnement des audioprothésistes, dont le rôle va bien au-delà de la seule fourniture d’appareils : l’adaptation et le suivi du patient sont cruciaux tant pour l’efficacité que pour l’observance des traitements. En outre, une formation continue et une régulation renforcée de la profession sont absolument nécessaires pour éviter les dérives et garantir la qualité des soins.
C’est dans le cadre d’une stratégie nationale pluriannuelle intégrée à l’action programmatique de l’État (SNS, PNSP) que ce combat devrait réellement prendre place, ce qui permettrait de répondre aux besoins croissants de la population, tout en limitant l’impact économique et social de ce handicap souvent méconnu et régulièrement ignoré.
[1] CRAPS, Le think tank de la protection sociale
[2] Prévention & santé numérique : une urgence politique !, par le Think Tank CRAPS et le Think Tank Health & Tech, Octobre 2024.
La tribune complète est disponible sur le site du CRAPS :
« Le déficit auditif représente un enjeu majeur de santé publique en France, avec une prévalence qui ne cesse de croître »