Filtres
Type d'information
Secteur
Zone géographique
Période
Tri

Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°22 (Document)

Imprimer la liste
Share

Santé Publique France a dévoilé le BEH n°22, mardi 12 novembre 2024 à 00h01. 

Ce numéro comprend 2 articles.

Résumé du contenu :

  • Évaluation sanitaire et économique de Mois sans tabac : un retour sur investissement positif, Romain Guignard et coll., Santé publique France, Saint-Maurice

Introduction – Chaque année depuis 2016, Santé publique France déploie l’intervention Mois sans tabac, qui incite les fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours au mois de novembre. L’objectif de cet article est de présenter une estimation de l’impact sanitaire et économique de cette campagne.

Méthode – L’étude repose sur le modèle de planification des stratégies de santé publique pour les maladies non transmissibles (SPHeP-NCD) développé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’impact de l’intervention Mois sans tabac a été estimé en comparant les résultats d’un scénario de statu quo (sans mise en place de l’intervention) avec un scénario où Mois sans tabac est mis en œuvre chaque année sur la période 2023-2050.

Résultats – La campagne Mois sans tabac permettrait d’éviter à l’horizon 2050 : 241 000 cas d’infections respiratoires basses, 210 000 cas de troubles musculo-squelettiques, 44 000 cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives, 28 000 cas de cancers imputables au tabac, 18 000 cas de maladies cardiovasculaires, 8 000 cas de démence et 4 000 cas de diabète. Elle permettrait de gagner 107 000 années de vie et 149 000 années de vie corrigées de l’incapacité, d’économiser en moyenne 94 millions d’euros par an en dépenses de santé, et d’augmenter l’emploi et la productivité du travail de 2 800 équivalents temps plein par an pour une valeur estimée à 85 millions d’euros (contre un coût moyen annuel de Mois sans tabac de 12,5 millions d’euros sur la période 2016-2021).

Conclusion – Le retour sur investissement de l’opération Mois sans tabac est largement favorable, de l’ordre de 7 euros économisés en dépenses de santé pour 1 euro investi. Ces résultats incitent à poursuivre le déploiement de cette importante opération de santé publique.

  • Consommation de tabac et vapotage chez les personnes en situation de handicap intellectuel : une enquête dans les Hauts-de-France, Christian Ben Lakhdar et coll., Université de Lille, CNRS, IESEG School of Management, UMR 9221, Lille Économie Management (LEM), Villeneuve d’Ascq

Introduction – Les prévalences du tabagisme et du vapotage, les types de produits consommés, les modes d’obtention et l’impact des campagnes de prévention du tabagisme chez les personnes en situation de handicap intellectuel ne sont, à ce jour, documentés par aucune enquête épidémiologique en France.

Méthodes – Une traduction en Facile à lire et à comprendre (Falc) des items en matière de tabac et de vapotage du questionnaire du Baromètre de Santé publique France a été réalisée (« Le Thermomètre de la santé »). Elle a été administrée auprès de plus de 1 000 individus en situation de handicap intellectuel dans la région des Hauts-de-France, entre septembre 2022 et avril 2023.

Résultats – Dans la région des Hauts-de-France, 23,5% des personnes en situation de handicap intellectuel déclarent fumer et 19,6% le faire quotidiennement, plus souvent les hommes que les femmes (22,9% vs 14,5%, p=0,001). Elles sont 8,6% à vapoter et 4,9% quotidiennement. La très grande majorité des personnes qui fument consomment des cigarettes manufacturées ou du tabac à rouler ou à tuber.

Chez les fumeurs quotidiens, le nombre de cigarettes consommées quotidiennement est de 12,4 en moyenne, les hommes en fumant plus que les femmes (13,6 vs 9,5, p=0,009). Une part importante des fumeurs (36%) déclare acheter son tabac à l’étranger (en Belgique). Bien que 45% des fumeurs disent avoir connaissance du « Mois sans Tabac », personne ou presque ne s’y est engagé.

Conclusion – Les personnes en situation de handicap intellectuel sont des usagères des produits du tabac, adoptant, tout autant que la population générale, des stratégies opportunes de contournement des politiques publiques d’augmentation des prix. Elles ne semblent pas touchées par les campagnes de prévention destinées à la population générale. Elles sont également moins fréquemment usagères d’outils de réduction des risques du tabagisme.

Ces résultats plaident pour une inclusivité accrue des personnes en situation de handicap intellectuel dans les campagnes de prévention du tabagisme, une intelligibilité accrue des messages et des outils mis à disposition, mais surtout pour la mise en œuvre d’interventions complexes favorisant le pouvoir d’agir et un environnement favorable à la santé sur des bases de co-construction et de recherche participative.

Lire le document

Service presse Santé publique France : presse@santepubliquefrance.fr

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Share