Alors que les discussions sur le PLFSS battent actuellement leur plein au Sénat, le Gouvernement vient de faire part de sa volonté de diminuer d’au moins 100 millions d’euros les remises accordées aux pharmaciens par les industriels sur les médicaments génériques.
Cette mesure d’économie sortie du chapeau au dernier moment, si elle venait à être confirmée, serait non seulement un très mauvais signal envoyé à une profession déjà mise à mal depuis trois ans par une hausse continue de ses charges, mais reviendrait aussi et surtout à diminuer les avantages de potentielles remises sur les médicaments biosimilaires, obtenues grâce à l’amendement porté par l’USPO, et repris dans la version gouvernementale transmise au Sénat la semaine dernière.
Rappelons que ces remises, qui participent pleinement à l’économie des officines, sont déclarées par les laboratoires pharmaceutiques au Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) et intégrées dans l’Observatoire de la rémunération des officines de la CNAM. Cette transparence dans les remises a contribué à faire des économies très significatives, tout en permettant au CEPS de continuer à baisser les prix des médicaments matures de façon très importante.
Nous voyons depuis un certain temps des baisses de remises sur plusieurs médicaments, comme ceux à base d’amoxicilline ou de prednisolone (médicaments très prescrits et souvent en rupture), qui sont remisés à hauteur de 2,5%. Toute atteinte à cet équilibre déjà précaire déstabiliserait un grand nombre d’officines et ne pourrait que contrevenir à la convention nationale pharmaceutique.
L’USPO est clairement opposée à la modification du plafond actuel de 40 % de remise sur les médicaments génériques, qui ne doit pas se confondre avec une remise obligatoire. Même si le marché des biosimilaires ne sera pas à ce niveau dans un premier temps, il permettra aussi d’avoir une transparence sur la réalité des coûts industriels pour piloter les baisses de prix par le CEPS.
A propos de l’USPO
Créée en 2001, l’USPO (Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine) est un syndicat déterminé à défendre la profession de pharmacien d’officine et à moderniser le syndicalisme. Implantée dans l’ensemble des régions, l’USPO travaille au quotidien pour défendre tous les pharmaciens et améliorer la prise en charge des patients. Syndicat prospectif qui engage de nouvelles réflexions, l’USPO souhaite accompagner ce changement en renforçant le rôle de la pharmacie dans le parcours de soins, en valorisant les compétences des pharmaciens et de leurs équipes. https://uspo.fr/
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Charlotte RIBEIRO LOPES – ribeirolopes@uspo-paris.fr