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Les dépenses de santé accélèrent en 2023, portées par des dépenses de soins hospitaliers dynamiques (Data)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie « Les dépenses de santé en 2023 ». Ce Panorama présente les comptes de la santé, quantification de l’ensemble des dépenses de santé à l’échelle nationale, en analyse les résultats en 2023, et les replace dans une perspective internationale.

La dépense courante de santé au sens international (DCSi) augmente de 3,5 % en France en 2023, s’élevant ainsi à 325 milliards d’euros. Elle est portée par la forte hausse de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui augmente de 5,2 %, et des dépenses de soins de longue durée (+6,2 %), ces hausses venant contrebalancer la chute des dépenses de prévention (-38,3 %).

L’année 2023 marque un retour à la normale après la crise sanitaire, avec l’arrêt de la plupart des dépenses exceptionnelles liées au Covid-19. Les dépenses de prévention retombent ainsi à 7,5 milliards d’euros, un niveau proche de 2019 (5,7 milliards d’euros en 2019), et bien plus bas que le pic des 16,5 milliards d’euros atteint en 2021 au plus fort de la crise. C’est la conséquence de la forte diminution des dépenses de dépistage ou de vaccination.

La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) reste en 2023 plus dynamique qu’avant la crise. Elle accélère, portée par la consommation de soins hospitaliers (+5,7 %), de soins ambulatoires (+5,7 %) et de médicaments (+3,1 %). Les dépenses de soins hospitaliers atteignent 122 milliards d’euros, soit 49 % de la CSBM. Cette part a augmenté depuis la crise (en 2019, les dépenses de soins hospitaliers atteignaient 47 % de la CSBM).Enfin, la publication du panorama est accompagnée de la diffusion de jeux de données au format CSV qui permettent d’explorer à un niveau fin la consommation de soins et de biens médicaux en valeur par poste et par financeur ainsi que le partage volume-prix de la consommation par poste.

La dynamique des soins hospitaliers n’est pas la même dans les secteurs public et privé.

À l’hôpital public, les prix des soins augmentent de 3,6 %, tandis qu’en cliniques privées, ils n’augmentent que de 0,4 %. C’est la conséquence de la nouvelle hausse marquée des rémunérations à l’hôpital public en 2023, notamment avec la revalorisation du point d’indice en juillet 2023 mais aussi l’augmentation des indemnités de garde et de l’indemnité forfaitaire de sujétion. La répercussion en 2023 des hausses de prix de l’énergie intervenues en 2022 a contribué à la hausse des prix dans le secteur public. Dans le secteur privé, la hausse des prix de l’énergie ne s’est pas traduite par une hausse des prix des soins. Ainsi, en volume, les soins augmentent fortement dans le secteur privé (+6,3 %), beaucoup moins dans le secteur public (+1,8 %). Le dynamisme des soins hospitaliers en cliniques privées se confirme en 2023 : le volume d’activité est supérieur de 16 % à celui de 2019. À l’hôpital public, le volume d’activité demeure inférieur de 5 % à son niveau de 2019.

La consommation de soins ambulatoires s’établit à 72 milliards d’euros : elle augmente de 5,7 % par rapport à 2022. Elle est notamment portée par les soins de médecins spécialistes (+6,6 %) dont la tendance haussière depuis 2019 se confirme : ils ont progressé de 18,5 % entre 2019 et 2023. À titre de comparaison, la consommation de soins de médecins généralistes n’a crû que de 3,4 % sur la même période.

La consommation de soins ambulatoires est également stimulée par la hausse de la consommation de soins d’auxiliaires médicaux (+6,0 %) et de transports sanitaires (+10,8 %). Les dépenses de soins courants fournis par des infirmières et des kinésithérapeutes augmentent en 2023, à la faveur d’une hausse des volumes de soins consommés. Les dépenses de transports sanitaires augmentent de nouveau à un rythme très élevé (+8,2 % en 2022).

Les dépenses de médicaments en ambulatoire augmentent pour la troisième année consécutive, atteignant 33 milliards d’euros. Cette tendance fait suite à six années de baisse consécutive des dépenses de médicaments entre 2014 et 2020. Cette hausse reflète l’effet de l’innovation et la déformation de la répartition des dépenses par type de médicaments, en faveur de spécialités plus récentes et plus coûteuses. En revanche, le nombre de boîtes de médicaments remboursables délivrées en pharmacie de ville diminue de 1,1 % en 2023, principalement en raison d’une baisse des ventes d’antalgiques. Les prix des médicaments continuent de baisser en 2023 (-4,4 %).

Les dépenses des postes concernés par la réforme du 100 % santé (optique, audioprothèses, soins dentaires y compris prothèses dentaires) augmentent fortement en 2023 (+5,9 %). Elles sont portées par la reprise de la consommation de prothèses dentaires (+4,0 %) et d’audioprothèses (+3,0 %), ainsi que par la nette accélération de la consommation d’optique (+8,0 %). La consommation des produits des paniers sans reste à charge augmente fortement pour l’optique (+14,2 %), modérément pour les prothèses dentaires (+3,6 %), et recule pour les audioprothèses (-4,0 %). La consommation des produits des paniers avec reste à charge augmente (+6,5 % au total), dans des proportions proches pour les trois postes. Hors postes du 100 % santé, les dépenses de dispositifs médicaux marquent le pas, notamment en raison de la chute de la consommation de masques sanitaires.

La part de la consommation de soins et de biens médicaux restant directement à la charge des ménages, après financements par l’Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé, atteint 7,5 % en 2023. Cela représente un reste à charge en moyenne par habitant de 274 euros sur l’année. Avec la hausse en proportion des soins hospitaliers, soins davantage financés par les administrations publiques, ainsi que l’entrée en vigueur de la réforme du 100 % santé, ce reste à charge a diminué depuis 2019 (8,3 % de la CSBM cette année-là). Depuis 2019, la structure du financement de la CSBM s’est ainsi déformée : la Sécurité sociale et l’Etat financent 80,1 % de la CSBM en 2023, soit 1,5 point de plus qu’en 2019, tandis que les organismes complémentaires en financent 12,4 %, soit 0,7 point de moins qu’en 2019.

Les voisins de la France connaissent des dynamiques assez analogues. En 2022, dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles à des fins de comparaison internationale, la DCSi augmente dans la quasi-totalité des pays de l’Union européenne en 2022, en moyenne de +3,5 % (+2,2% en France). Dans la majorité des pays concernés, les dépenses de santé ralentissent avec la fin progressive de la crise sanitaire, mais restent dynamiques, avec des hausses de rémunérations des personnels hospitaliers, l’introduction de médicaments innovants, ainsi que l’inflation et l’augmentation des prix de l’énergie.

En moyenne, dans l’Union européenne, 14,2 % de la DCSi restent à la charge directe des ménages. Le Luxembourg (8,7 %), la Croatie (9,1 %) et la France (9,2 %) sont les pays à plus faible taux de reste à charge (RAC) de l’OCDE en 2022. Le taux de reste à charge sur le périmètre de la DCSi augmente très légèrement en 2023 en France, pour s’établir à 9,3 %. Le RAC sur le champ complet de la DCSi est plus élevé que le RAC sur le champ de la CSBM en France, car il prend en compte les dépenses de soins de longue durée, pour lesquelles la participation des ménages est plus importante (en 2023, le taux de reste à charge des ménages pour leurs dépenses de soins de longue durée s’établit à 21,4 %). Ainsi, s’ils ne représentent que 16 % de la DCSi, les soins de longue durée représentent 37 % du reste à charge des ménages.

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