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Passages aux urgences entre 2017 et 2023 : des dynamiques contrastées selon les départements (Document)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude et de nouvelles données départementales sur l’évolution des passages aux urgences en France, entre 2017 et 2023. Elles mettent en lumière les dynamiques infra-annuelles contrastées des passages aux urgences.

Pour la première fois, les données journalières des résumés de passages aux urgences (RPU) sont ajustées grâce à une méthodologie d’étalonnage-calage intégrant les données annuelles de la statistique annuelle des établissements (SAE) pour produire des séries temporelles cohérentes malgré la couverture partielle des RPU en début de période.

 

Baisse significative des passages aux urgences en 2023 et retour au niveau de 2017

Entre 1996 et 2019, les passages aux urgences en France ont plus que doublé, augmentant de 10,1 millions à 22 millions. Toutefois, la progression a ralenti à partir de 2016 avant de chuter à 18,1 millions en 2020 en raison de la crise sanitaire (graphique). Lors des confinements de mars et novembre 2020, le recul a été très marqué et a été suivi d’un retour progressif au niveau d’avant-crise à partir de mai 2021. Après un nouveau rebond en 2022, les passages ont diminué en 2023 pour revenir à un niveau proche de 2017 (20,9 millions).

Ces évolutions nationales ne rendent toutefois pas compte de la diversité des situations au niveau des départements. Les données diffusées ici couvrent l’ensemble des départements français à l’exception de la Martinique pour lesquelles la qualité des données journalières n’a pas été jugée suffisante.

 

Un nombre de passages très variable dans l’année, notamment en Île-de-France et dans le Nord

Les services d’urgences doivent s’adapter à l’accueil d’un nombre de patients parfois extrêmement variable d’un jour à l’autre. En 2023, les passages aux urgences au niveau national sont au moins 19 % plus nombreux les jours de haute activité (10 % des jours les plus chargés) que les jours de basse activité (10 % des jours les moins chargés). Au niveau départemental, les variations sont encore plus marquées, avec un écart minimal moyen de 34 % entre les jours de haute et basse activité.

Cet écart dépasse par exemple 50 % dans les Hautes-Alpes, la Corse, Mayotte et la Lozère, et se situe entre 40 % et 50 % dans 12 autres départements, dont l’Orne, les Vosges, les Yvelines et la Vendée.

Le lundi, un jour de forte fréquentation aux urgences

En 2023, le lundi est le jour le plus chargé dans 92 départements avec une activité journalière supérieure de 11 % à celle des autres jours. Ainsi, une partie des variations est prévisible grâce aux données des années précédentes (2017-2022). En corrigeant les variations infra-hebdomadaires, les amplitudes moyennes entre les jours de forte et de faible activité diminuent de 4 points, passant de 34 % à 30 % au niveau national.

En corrigeant non seulement des variations infra-hebdomadaires mais aussi des variations saisonnières, l’écart minimal entre les jours de haute et de basses activités reste élevé, en moyenne de 27 % sur l’ensemble des départements. Certains départements des Alpes, de la Corse, des façades atlantiques et méditerranéenne, ainsi que d’Île-de-France présentent une saisonnalité très marquée.

 

Des passages aux urgences au-dessus de leur niveau d’avant la crise sanitaire dans un quart des départements en 2023

En 2023, le nombre de passages aux urgences recule par rapport à l’avant-crise (2017-2019). Ce repli relatif concernait déjà un peu plus de la moitié des départements en 2022 et s’étend aux trois quarts des départements en 2023 (carte 3). Ils sont mêmes inférieurs chaque mois des années 2022 et 2023 par rapport à leur niveau le même mois avant la crise dans une partie de ces départements. Parmi eux, l’Allier, le Calvados, le Cantal, l’Indre, le Jura, la Mayenne, la Sarthe, le Tarn et la Vienne, mais aussi des départements plus urbains, comme Paris et le Rhône.

À l’inverse, les passages aux urgences en 2022 et 2023 sont au-dessus de ceux de la période 2017-2019 dans un quart des départements, et parfois chaque mois de ces deux années (dans le Gard, la Haute-Garonne et la Haute-Saône).

Dans l’Ain, en Ille-et-Vilaine et dans le Lot, ils sont supérieurs à cette référence plus de 21 des 24 mois de cette période. Certains départements tels que le Pas-de-Calais et la Lozère ont ponctuellement enregistré des hausses de plus de 20 % sur certains mois de 2023 par rapport au niveau d’avant la crise.

 

Au printemps 2023, plus des deux tiers des départements ont au moins un point d’accueil qui a mis en place, à un moment donné, un accès régulé.

Entre le 13 mars et le 13 juin 2023, 8 % des points d’accueil des urgences ont fermé temporairement. 23 % ont instauré un accès régulé, en permanence ou sur certains créneaux horaires (régulation par le Samu ou un filtrage en amont de l’enregistrement administratif), selon l’enquête Urgences (Demoly et al., 2024). En 2022, ces structures représentaient respectivement 6 % et 23 % des passages aux urgences.

La fermeture d’au moins un point d’accueil des urgences a concerné 35 départements, mais dans plus des trois quarts de ces cas, les services fermés représentaient moins de 18 % des passages départementaux de 2022. Cependant, dans l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et la Vendée, ces structures totalisaient plus de 40 % des passages. L’accès régulé a été plus fréquent, touchant des points d’accueil dans plus des deux tiers des départements et toutes les régions de France. Dans le Tarn-et-Garonne, la Dordogne, la Haute-Loire et le Lot-et-Garonne, toutes les structures d’urgence étaient concernées.

La publication de cette étude est accompagnée de la diffusion d’un jeu de données au format CSV sur data.drees qui permet d’explorer à un niveau départemental le nombre de passages journaliers aux urgences de 2017 à 2023. Ces données fournissent, pour chaque département et chaque date entre 2017 et 2023, le nombre de passages au sein des services d’urgences. Cependant, la qualité des données journalières n’a pas été jugée suffisante pour inclure la Martinique, ni pour couvrir l’ensemble de la période pour certains départements (La Réunion, Mayotte, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse et le Territoire de Belfort, à partir de 2018 uniquement ; la Guyane, à partir de 2020).

Par ailleurs, ces données reposent sur des séries temporelles corrigées à l’aide d’une méthode combinant plusieurs sources : les RPU pour la variabilité journalière, la SAE pour les totaux annuels de référence, et le PMSI pour combler les lacunes ou corriger des anomalies. Une désagrégation des totaux annuels en données journalières a été réalisée grâce une méthode d’étalonnage-calage (Denton-Cholette), assurant la cohérence avec les données annuelles tout en respectant les tendances journalières (voir encadrés 1 et 2 pour plus de précisions).

Le fichier CSV comprend donc 4 champs :

  • La date à laquelle les passages ont été enregistrés au sein des structures d’urgences.
  • Le code du département où les passages ont été enregistrés par les structures d’urgences.
  • Le libellé du département.
  • Le nombre de passages enregistrés (corrigés) au sein des structures d’urgence du département.

Enfin, la DREES mettra à disposition prochainement le code source ayant permis de consolider les trois sources de données et de produire l’ensemble des résultats présentés dans la publication.

 

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