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Revenu des médecins libéraux : une légère hausse entre 2017 et 2021, avec de fortes disparités selon la spécialité et l’ancienneté d’installation (Etude)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur le revenu des médecins libéraux en 2021, en France. Les médecins, âgés de 70 ans ou moins, exerçant une activité libérale ou libérale et salariée1, ont déclaré, en moyenne, un revenu d’activité annuel de 124 000 euros, soit un peu plus de 10 000 euros par mois.

Ces résultats sont issus d’un appariement des données relatives à l’activité libérale des médecins issues de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) et des données issues des déclarations de revenus recueillies par la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

 

Le revenu annuel moyen des médecins libéraux varie fortement selon la spécialité

Les radiothérapeutes, les médecins nucléaires et les radiologues sont les mieux rémunérés, avec des revenus qui dépassent en moyenne 210 000 euros par an, et même 400 000 euros pour les premiers. Les ophtalmologistes, les anesthésistes-réanimateurs, les anatomo-cyto-pathologistes et les oncologues médicaux ont également des revenus moyens parmi les plus élevés, autour de 190 000 euros par an en moyenne. Ceux des chirurgiens s’établissent à 180 000 euros.

À l’opposé, les pédiatres, les rhumatologues, les psychiatres et les dermatologues sont les spécialistes aux rémunérations les moins élevées, avec des revenus moyens qui vont de 88 000 à 97 000 euros. Pour les omnipraticiens2, le revenu moyen s’élève à 98 000 euros (graphique 1).

Par ailleurs, le revenu d’activité diffère fortement selon le genre (90 000 euros pour un médecin femme contre 148 000 euros pour son homologue masculin).

Par comparaison, le revenu moyen d’activité en France des non-salariés, hors micro-entrepreneurs et agriculteurs est de 48 000 euros en 2021, tous secteurs confondus. Abstraction faite du secteur de la santé et de l’action sociale, le revenu des non-salariés le plus élevé concerne le secteur des services aux entreprises, avec 63 000 euros par an en moyenne ; au sein de celui-ci, le plus haut est de 102 000 euros par an en moyenne pour les activités juridiques et comptables (Insee, 2023).

 

Des écarts élevés de rémunération entre médecins au sein d’une même spécialité

Parmi les omnipraticiens, les 10 % les mieux rémunérés gagnent au moins 4,3 fois plus que les 10 % les moins bien rémunérés en 2021. Pour les autres spécialistes, ce ratio est plus élevé, puisqu’il s’établit à 5,7. L’ophtalmologie, l’oncologie médicale et la radiothérapie sont les spécialités où les écarts de revenu sont le plus fortes. Dans chacune de ces spécialités, les 10 % de médecins les mieux rémunérés gagnent au moins 8 fois plus que les 10 % les moins bien rémunérés.

À l’inverse, en pneumologie, dermatologie, gastro-entérologie et pédiatrie, les revenus sont relativement moins hétérogènes avec un ratio inférieur à 5 entre le revenu minimum des 10 % les mieux rémunérés et le revenu maximum des 10 % les moins bien rémunérés.

 

Le revenu d’activité des médecins augmente entre 2017 et 2021, avec des variations selon le secteur de conventionnement et la spécialité

Entre 2017 et 2021, le revenu d’activité des médecins a progressé en moyenne de 0,6 % par an en euros constants (c’est-à-dire après déduction de l’inflation). Il est en hausse pour les omnipraticiens (+0,7 %) tandis qu’il baisse légèrement pour les autres spécialistes (-0,1 %). Seuls les revenus des dermatologues, des gynécologues et surtout des oncologues médicaux ont augmenté.

Ces évolutions sont toutefois contrastées selon le secteur de conventionnement : hors omnipraticiens, le revenu annuel moyen des médecins exerçant en secteur 2 diminue de 1,4 % par an, alors que pour ceux exerçant en secteur 1 il augmente de 0,9 % (graphique 2).

 

Le revenu moyen d’activité des médecins a moins progressé entre 2017 et 2021 qu’au cours des trois années précédentes

Les tarifs de consultation ont été revalorisés au cours de l’année 2017, contribuant à expliquer la hausse des revenus des médecins libéraux entre 2017 et 2021. Cette dernière est toutefois moins forte, en termes réels, que celle observée entre 2014 et 2017 (+1,9 % en moyenne annuelle, en euros constants). La pandémie de Covid-19 et la baisse d’activité qui en a découlé, d’une part, et la plus forte inflation, d’autre part, ont sans doute pesé sur l’augmentation du revenu des médecins libéraux, en euros constants, entre 2017 et 2021.

La part des médecins installés depuis moins de 10 ans a augmenté (39 % en 2021 contre 25 % en 2017), ainsi que le taux de féminisation (42 % en 2021 contre 37 % en 2017). Ces deux effets, alors que les revenus sont en moyenne inférieurs pour ces catégories, contribuent à amoindrir la croissance des revenus durant la période. Plus encore, le contexte créé par la crise sanitaire a particulièrement affecté le revenu moyen annuel des médecins installés depuis moins de 10 ans. Il diminue de 2,8 % par an en euros constants par rapport à celui de leurs homologues dans la même situation en 2017, alors qu’il avait progressé de 0,9 % par an entre 2014 et 2017.

À l’inverse, le revenu annuel moyen des médecins installés depuis 10 à 29 ans progresse de 2,6 % par an, et celui des médecins installés depuis 30 ans et plus de 2,3 %, sur la même tendance qu’entre 2014 et 2017.

 

Des évolutions notables s’observent parmi les médecins exerçant en société d’exercice libérale (SEL).

Ce mode d’exercice permet la mise en commun des honoraires et des frais, et facilite le partage des bénéfices ou de dividendes entre professionnels de santé au sein d’une même structure. En quatre ans, la part des médecins dans cette catégorie juridique a plus que triplé (un médecin sur quatre, hors omnipraticiens en 2021), attirant à la fois les nouvelles et les plus anciennes générations. D’autre part, le revenu de ceux étant déjà en SEL en 2017 et y étant toujours en 2021 a augmenté de 3,5 % en moyenne par an en euros constants.

Consulter la publication

Consulter les données complémentaires

Notes :

1Installés avant 2021, conventionnés, ayant déclaré au moins un euro d’honoraires en 2021, encore actifs au 31 décembre et hors remplaçants.
2On désigne, ici, par omnipraticiens les médecins exerçant la médecine générale qu’ils aient ou non un mode d’exercice particulier (comme la médecine du sport, l’acupuncture, l’homéopathie…), ainsi que les allergologues, la médecine d’urgence et la gériatrie, dont les spécialités ne sont reconnues que depuis 2017.

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