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6 % des Européens souffrent de dépression : un phénomène marqué par d’importantes disparités régionales et générationnelles (Étude)

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En 2019, près de 6 % des Européens souffrent de syndrome dépressif, avec des disparités marquées selon les régions d’Europe et l’âge. Les taux de dépression les plus élevés sont observés en Europe de l’Ouest et du Nord, notamment en France (11 %) – la prévalence la plus haute du continent – et en Suède (10 %), tandis qu’ils sont plus faibles dans les pays du Sud et de l’Est. La dépression est rare chez les jeunes en Europe du Sud et de l’Est, mais plus fréquente au Nord. À l’inverse, chez les plus de 70 ans, elle est plus répandue dans le Sud et l’Est.

Cette étude, centrée spécifiquement sur les jeunes et les séniors, explore les variations des facteurs de risque en fonction de l’âge et de la région de résidence. Elle met en avant l’importance d’être en bonne santé et de bénéficier d’un soutien fort de l’entourage, ainsi que l’effet négatif de l’inactivité chez les jeunes et du veuvage chez les seniors, particulièrement en Europe de l’Est, sur la prévalence du syndrome dépressif.

En 2019, environ 6 % des Européens souffrent de syndrome dépressif, avec d’importantes disparités selon les pays et les groupes d’âge. En Europe de l’Ouest et du Nord, la prévalence de la dépression est particulièrement élevée – atteignant 11 % en France, taux le plus élevé du continent – tandis qu’elle est beaucoup moins importante dans le Sud et l’Est, atteignant seulement 2 % en Serbie et à Chypre. Indépendamment du pays étudié, les femmes sont globalement plus vulnérables face à la dépression que les hommes.

L’effet de l’âge sur la prévalence de la dépression, quant à lui, diffère significativement selon les régions d’Europe. En Europe du Sud et de l’Est, la prévalence du syndrome dépressif est très faible chez les 15-24 ans, puis augmente progressivement avec l’âge, atteignant son plus haut niveau après 70 ans. En Europe de l’Ouest, elle est élevée pour toutes les tranches d’âge, avec un pic entre 45 et 59 ans, avant de diminuer légèrement autour de 60-69 ans – ce qui coïncide approximativement avec l’âge de départ à la retraite – jusqu’à 70 ans, où elle remonte un peu. En Europe du Nord, c’est parmi les 15-24 ans que le syndrome dépressif est le plus fréquent puis diminue au fur et à mesure que l’âge augmente, jusqu’à 70 ans.

Pour mieux caractériser les personnes touchées par la dépression et identifier les facteurs de risque qui lui sont associés, cette étude se concentre sur deux groupes d’âge : les jeunes (15-24 ans) et les personnes âgées (70 ans ou plus). Les résultats mettent en évidence le rôle protecteur d’une bonne santé et d’un soutien fort de l’entourage sur la prévalence de la dépression, tant pour les personnes âgées que pour les jeunes.

En revanche, les autres facteurs de risque diffèrent selon l’âge. Chez les seniors, le veuvage augmente significativement le risque de dépression, et particulièrement pour les femmes en Europe de l’Est.

L’Europe du Nord fait toutefois figure d’exception : les seniors des pays nordiques y bénéficient généralement d’un meilleur accompagnement médical et social, réduisant leur vulnérabilité face à la perte d’un conjoint. Le revenu, quant à lui, a un effet limité sur la prévalence de la dépression chez les seniors, sauf dans les pays du Sud de l’Europe ; les séniors aux revenus les plus faibles étant souvent ceux souffrant d’un mauvais état de santé, d’un isolement social accru, et ayant une plus grande probabilité d’être veuf(ve).

Chez les jeunes, l’inactivité joue un rôle majeur, mais uniquement dans les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord. Le niveau de revenu, lui, n’apparaît pas comme un facteur déterminant du syndrome dépressif.

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Méthodologie

Les données utilisées dans cette étude sont issues de la 3e édition de l’enquête européenne sur la santé (European Health Interview Survey [EHIS]). Cette enquête quantitative en population générale est menée tous les six ans dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, ainsi qu’en Islande, en Norvège, en Serbie et en Turquie, auprès de la population âgée de 15 ans ou plus, résidant en ménage ordinaire (c’est-à-dire hors institutions, comme les Ehpad, les hôpitaux, les foyers d’accueil, les prisons, etc.) Globalement, plus de 300 000 personnes répondent à cette enquête, dont plus de 14 000 en France. Elle vise à mesurer l’état de santé, les comportements liés à la santé, l’accès et le recours aux services de soins et les déterminants de la santé (alimentation, consommation d’alcool, tabagisme, activité physique, etc.).

Cette enquête permet d’évaluer la prévalence de la dépression (ou syndrome dépressif) grâce au PHQ-8 (Patient Health Questionnaire), qui s’appuie sur les huit symptômes autodéclarés de dépression, conformément aux critères de diagnostic du DSM-IV-TR (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) : (1) l’humeur dépressive ; (2) la diminution de l’intérêt ; (3) la prise de poids significative ou le manque d’appétit ; (4) l’insomnie ou l’hypersomnie ; (5) l’agitation ou le retard psychomoteur; (6) la fatigue ou la perte d’énergie ; (7) le sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée ; (8) la diminution de la capacité à penser ou à se concentrer. Chacun de ces symptômes est évalué sur une échelle allant de 0 à 3 : 0 (jamais), 1 (certains jours), 2 (plus de la moitié des jours), 3 (tous les jours ou presque). Dès lors, est considérée comme souffrant de syndrome dépressif toute personne présentant au moins deux symptômes parmi la liste de huit, dont au moins l’un des deux premiers (l’humeur dépressive ou la diminution de l’intérêt), pendant au moins plus de la moitié des jours.

Dans cette étude, qui couvre l’UE-27, la Norvège, l’Islande et la Serbie, les pays sont regroupés en quatre zones géographiques : l’Europe de l’Est comprend la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Serbie et la Tchéquie ; l’Europe du Sud comprend Chypre, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, Malte et le Portugal ; l’Europe du Nord comprend le Danemark, la Finlande, la Suède, la Norvège et l’Islande ; l’Europe de l’Ouest comprend l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Contact presse : drees-infos@sante.gouv.fr

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