François Bayrou vient de livrer sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Ce Premier ministre qui s’était très peu positionné jusqu’ alors sur les sujets écologiques a confirmé son peu d’intérêt pour la catastrophe écologique.
Pire : le Premier ministre a salué le rapport Draghi, dont nous avions fait la critique avec plusieurs ONGs européennes. Re rapport remis à la Commission européenne sur la compétitivité n’aborde l’économie que sous un prisme ingénieriale, résumant la crise climatique à un problème de flux de carbone, édifiant les normes environnementales et sociales à des contraintes pour les marchés et omettant que l’économie repose sur des ressources limitées, ainsi que des écosystèmes et une population en bonne santé.
François Bayrou, invoquant la diffusion de l’Esprit du Plan et du long terme dans tous les ministères, a mentionné, le temps d’un battement de cil, la transition écologique et la reprise de la conférence sur l’eau, annoncée par Michel Barnier. L’écologie paraît au regard du peu d’éléments évoqués être un impensé dans la matrice idéologique du nouveau Premier ministre.
Concernant l’agriculture, François Bayrou a flirté avec les éléments de langage des syndicats majoritaires en parlant d’une crise morale vécue par les agriculteurs ainsi que d’une soi-disant spécificité de certaines normes françaises sans que celles-ci soient nommées pour le peu qu’elles existent.
Le Premier ministre a porté une attention particulière à la démocratie dans son discours, en évoquant la reprise des travaux sur la réforme des retraites, les cahiers de doléances des gilets jaunes ainsi que le dialogue avec les partenaires sociaux. Cette démarche témoigne d’une attention portée à la tenue d’un dialogue constructif. Nous espérons qu’il adoptera la même approche pour les politiques environnementales et agricoles, en veillant à écouter des voix autres que celles défendant des modèles chimiquement intensifs.
“Sans grande surprise, la déclaration de politique générale de François Bayrou ne nous a pas donné l’impression d’une compréhension complexe de la crise écologique et d’une volonté d’agir de manière ambitieuse sur l’exposition des Français et Françaises à des polluants chimiques dangereux, l’effondrement de la biodiversité ou encore la réduction de l’utilisation des pesticides.” a déclaré Yoann Coulmont, chargé de plaidoyer de Générations Futures. “Générations Futures continuera d’œuvrer pour une prise en compte de ces enjeux au plus haut niveau de l’Etat et de proposer des pistes d’actions permettant de répondre à hauteur de la crise que nous vivons.” ajoute-t-il.
Générations Futures
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