Le 23 janvier, l’Assemblée nationale examinera la proposition de loi relative à l’instauration d’un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé. En novembre dernier, le SNPHARE avait rencontré le sénateur Bernard Jomier, initiateur de cette proposition de loi ; nous avions alors perçu l’ampleur du changement que cette mesure apporterait.
Reprenant certaines remarques de l’exécutif lors de l’examen du texte au Sénat, des cadres et directeurs de soins expriment des craintes à l’approche de son examen à l’Assemblée. Cette loi “ajouterait des normes là où il y en aurait déjà trop”, “serait contre- productive” et “aggraverait les déficits”.
Voilà des jugements bien hâtifs et déconnectés d’une évidence que nous vivons et dont nous parlons tous les jours à l’hôpital. En réalité, ce que les professionnels hospitaliers médicaux et paramédicaux regrettent, c’est que rien d’enthousiasmant n’ait été proposé depuis des dizaines d’années pour améliorer la prise en charge des patients. L’avènement de la gestion budgétaire des ressources humaines soignantes, la généralisation de la production de soins – sans évaluation de leur pertinence – et la gestion de l’humain par des tableaux Excel ont conduit à une crise de recrutement, à la crise des urgences et de l’ensemble de l’hôpital, à une dégradation du soin et à une limitation de l’accès aux soins, s’étendant sur tout le territoire, Outre-Mer compris. A l’opposé, les Français réclament des soins de qualité et justifiés.
Avec cette proposition de ratios soignants dans les services hospitaliers, les députés ont une occasion historique de changer l’hôpital, le pouvoir de changer la vie de millions de français, patients ou professionnels de santé.
Ces ratios risquent de figer pour longtemps la situation et d’empêcher des évolutions qui pourraient être nécessaires dans des disciplines ou secteurs nouveaux d’activité,
A titre d’exemple, Les 35 heures obligatoires ont compliqué pendant de nombreuses années les organisations hospit1lieres.