On peut s’appuyer sur la cuisine étrangère pour imaginer les bénéfices gustatifs à attendre. En effet, plusieurs études internationales ont démontré qu’un ratio optimal entre soignants et patients améliore l’efficience hospitalière, la qualité des soins et les conditions de travail du personnel.
Ainsi, l’étude européenne RN4CAST révèle qu’un simple patient supplémentaire par infirmier accroît de 7% le risque de mortalité dans les 30 jours suivant une admission. Aux États-Unis, une réduction du ratio de 8 à 6 patients par infirmier a entraîné une baisse de 30% de la mortalité hospitalière. En Australie, l’État de Victoria a démontré qu’instaurer des ratios permet de redevenir attractif et de réintégrer des infirmiers qui avaient quitté le système public, stabilisant ainsi les effectifs.
Ces recettes doivent être adaptées à notre terroir, qui fait la richesse de notre gastronomie. Ce sera le rôle de la Haute Autorité de Santé d’en conserver les saveurs sans faire flamber les budgets hospitaliers. Mais cette louche de ratios soignant/patient devra être assez généreuse pour garantir la qualité des soins et permettre de garder, voire de réintégrer, les soignants déçus.
Ce projet mijote depuis son adoption par le Sénat le 1er février 2023. Le 4 décembre 2024, la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale l’a remuée afin d’en faire ressortir les arômes législatifs. Du fait de l’instabilité politique, le plat a macéré quelques semaines de plus.
Attention, les amendements risquent de dénaturer ce mets lorsqu’il passera dans la cuisine de l’hémicycle parlementaire.
Depuis des années, le syndicat CNI plaide pour des ratios patient-soignant dignes, capables non seulement d’améliorer la qualité des soins, mais aussi de rendre les conditions de travail supportables. Les soignants veulent désormais déguster ce projet aux promesses savoureuses.
La pression dans les hôpitaux est actuellement au plus haut. Si la situation chauffe trop et que la cocotte menace d’exploser, un coup de fouet citoyen sera peut-être nécessaire pour lier la sauce et rappeler les décideurs à leurs responsabilités.
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