La campagne de vaccination contre la grippe 2024-2025 sera, hélas, encore moins bonne que celles des années précédentes. Alors même que cette maladie a des répercussions très sévères sur la population des séniors, il semble que l’inanité ait frappé les acteurs et particulièrement les décideurs, certainement encore sous le coup des dissolutions et du vide politique ambiant.
La débâcle
Le moins que l’on puisse constater est que la situation est sombre cette année. Rappelons au passage que la grippe a fait 500 à 600 morts chaque semaine en janvier (très majoritairement de plus de 65 ans), que le taux de couverture vaccinal n’était pas bon et que la DGS a été obligée de prendre la sage décision de prolonger la campagne de vaccination. Une centaine d’hôpitaux en Plans Blancs, des personnels de santé harassés de fatigue, une campagne indigente d’information sur la grippe (qui s’en souvient ?), des professionnels vaccinés à 23% en moyenne (loin de la moindre conscience éthique pour les malades dont ils ont la charge…). Une annus horribilis de la grippe, que l’on aura vite fait d’oublier.
Tirera-t-on les leçons de 2024-25 ?
Rien n’est moins sûr, et si l’on prend l’exemple de la crise de la Covid-19, il est plutôt certain que cela ne changera rien. Nos vieux continueront à mourir dans l’indifférence, à devenir dépendants et à être à haut risque d’accidents vasculaires cérébraux et d’infarctus du myocarde. On pourrait se dire que cette échéance est à quelques dizaines d’années. La réalité est plus cinglante que cela. C’est dès maintenant que l’on peut ou non réussir 2025-2026. Car une campagne antigrippale se prépare bien en amont, dès la fin de la campagne antérieure. Les pharmaciens ont déjà commencé à précommander leurs vaccins pour la saison 2025-26, et l’OMS décidera à la fin du mois des souches vaccinales, donnant le top départ d’un processus de production de 6-8 mois.
Sommes-nous prêts à parler de 2025-2026 ?
Non assurément. Pour cela il conviendrait de disposer de vaccins adaptés aux séniors, grands absents de la campagne de cette année. Cela veut dire que ces vaccins doivent être évalués par les autorités compétentes et que la négociation de prix ait aboutie. Idéalement il conviendrait que tout soit finalisé fin mars. Connaissant le train de sénateur des autorités, il est plus que probable que tout ceci prenne du retard. Qui plus est, ceci est conforté par la parution sur le site de la HAS d’un décalage de la réunion de la Commission de la Transparence qui était prévue le 12 février prochain.
Quelle communication pour 2025-2026 ?
Il va falloir faire preuve de créativité car le moins que l’on puisse dire c’est que celle-ci n’a pas brillée cette année. Mais avant de la concevoir, il faut en définir les axes stratégiques. Si c’est pour refaire ce qui a été fait cette année et les années précédentes, la mobilisation du grand public et des professionnels ne sera pas à la hauteur. Il convient donc de prendre en compte toutes les alternatives qui s’offrent à la communauté scientifique et tout particulièrement les stratégies de « l’aller vers » incluant au premier rang les patients potentiels, leurs aidants familiaux et leurs professionnels de proximité.
Olivier Mariotte, Président de nile
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