À partir des données des quatre éditions du Baromètre de Santé publique France (2005, 2010, 2017 et 2021), l’ORS Île-de-France propose une analyse de 16 ans d’évolution des épisodes dépressifs caractérisés, des pensées suicidaires et des tentatives de suicide en Île-de-France, guidée par l’étude des inégalités sociales de santé.
Parmi les éléments à retenir :
Cette étude montre une très nette augmentation de la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés (EDC), dont le niveau en Île-de-France, 15% des 18-75 ans,est supérieur à celui du reste de la France depuis 2021. L’analyse montre cependant qu’il reste comparable aux autres territoires urbains de France.
En Île-de-France, cette augmentation des épisodes dépressifs s’observe notamment chez les jeunes et chez les personnes les moins aisées. Les indicateurs de santé mentale sont plus souvent dégradés chez les jeunes, les étudiants, les femmes et les personnes socialement moins favorisées ou encore au chômage. Mis en exergue par la crise sanitaire de Covid-19, la santé mentale des publics les plus précaires montre des indicateurs défavorables depuis 2010.
Les jeunes de 18-24 ans sont particulièrement concernés, avec plus d’un Francilien sur quatre touché par des EDC en 2021, proportion qui a doublé depuis 2017. La prévalence des pensées suicidairesdéclarées ne diminue pas en Île-de-France, y atteignant 6 % des 18-24 ans en 2021. Concernant les tentatives de suicide chez les jeunes de 18 à 24 ans, cette proportion semblerait augmenter depuis 2017, atteignant 7% d’entre eux en 2021.
La prise en charge des tentatives de suicide est encore insuffisante selon les déclarations des personnes interrogées.
Autant d’éléments qui suggèrent d’accorder une attention particulière aux publics les plus fragiles, sans toutefois négliger le reste de la population et de développer une véritable culture de la santé mentale en France.
Contact presse :
ORS – Île-de-France – Christine Canet
christine.canet@institutparisregion.fr