À l’issue du vote sur la proposition de loi Garot en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, la Conférence nationale des URPS Médecins Libéraux se félicite vivement du rejet de l’article 1; comme elle l’a à plusieurs reprises souligné auprès de nombreux parlementaires comme du ministre de la Santé, si le diagnostic est partagé, cet article portait en son sein les germes d‘une précipitation de l’effondrement du système de santé et de l’accès aux soins.
Au-delà d’une approche jacobine et dirigiste, les enjeux de l’accès aux soins relèvent d’une ingénierie territoriale que les unions régionales s’efforcent de promouvoir et de développer, devant embarquer professionnels, financeurs (assurance maladie, MSA, …), pilotes (ARS) et élus locaux dans une même dynamique, réactive et agile. L’engagement d’un médecin envers ses patients, leur territoire, ne se décrète pas sur un tableau excel, mais se cultive et s’alimente de rencontres et d’expériences. Une installation réussie et pérenne repose sur la rencontre entre un projet professionnel et personnel et les besoins d’une communauté humaine, et non sur une injonction administrative.
Le rétablissement de l’obligation de participation à la permanence de soins (article 4) est un signal extrêmement néfaste envers les médecins; la CN URPS ML s’interroge du bien fondé d’une telle mesure alors que le volontariat a fait la preuve de son efficacité, bien que rattrapé par une crise démographique qu’un autoritarisme réflexe ne saurait corriger, mais bien aggraver encore.
La CN URPS ML appelle de ses voeux une reprise de hauteur et à des mesures permettant de déployer pleinement une véritable ingénierie territoriale, associant l’ensemble des acteurs opérationnels, au plus près des réalités de terrain, et reposant sur un véritable pilotage agile, innovant et réactif.