Le SNOF salue l’attention portée par la Mutualité Française à la hausse des dépenses en optique et à la nécessité de renforcer la pertinence des soins et la lutte contre la fraude. Cela doit être la priorité afin d’éviter la sanction collective proposée par la Mutualité Française, tel que l’allongement des délais de renouvellement optique pour l’ensemble des Français.
A ce titre le SNOF souhaite alerter sur un mécanisme encore trop peu régulé : l’usage détourné de la télé-expertise dans certains magasins d’optique, qui conduit à la délivrance massive d’ordonnances sans véritable examen médical et à une explosion des dépenses.
« On assiste à un développement du consumérisme incité par de nombreuses publicités et facilité par le détournement de certaines pratiques de télémédecine. Certaines publicités suggèrent de renouveler gratuitement votre équipement optique tous les ans. Ce contournement du cadre médical contribue à l’explosion des renouvellements injustifiés et nuit à la qualité du parcours de soins » affirme Vincent Dedes, président du SNOF.
Il est impératif de mettre fin à l’usage détourné de la télé-expertise comme simple outil d’accès à la prescription, sans examen de santé visuelle.
Pour cela, le SNOF appelle à :
- S’assurer du respect strict de l’alternance entre consultations en présentiel et téléconsultations, telle que prévue dans la convention médicale, afin de garantir un parcours de soins encadré et médicalisé ;
- Encadrer fermement les modifications de prescription, qui doivent être justifiées médicalement.
- Renforcer la traçabilité des ordonnances, notamment grâce à des outils numériques comme la blockchain, afin d’assurer une continuité transparente entre la prescription et la délivrance des équipements optiques.
Le SNOF rappelle que plus de 10 % des points de vente seraient aujourd’hui concernés par des pratiques considérées non conformes et illégales par l’ensemble des représentants des opticiens. Ce modèle de contournement, pratiqué par une minorité, fragilise pourtant l’ensemble du système.
« Il est temps d’enrayer cette dérive, sans quoi ce sont les patients qui verront leur accès à des soins visuels de qualité remis en cause. Nous rappelons que délivrer une ordonnance sans examen médical, c’est renoncer à toute exigence de qualité dans le parcours de soins. On ne peut pas confondre prescription médicale et acte de consommation », déclare Vincent Dedes, président du SNOF.
Le SNOF restera pleinement mobilisé pour défendre un parcours de soins structuré et qualitatif, au service des patients comme de la soutenabilité du système.
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but « d’étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l’application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l’exercice de l’ophtalmologie ». Avec ses 2 000 adhérents libéraux, hospitaliers et salariés, il regroupe plus de 40% des ophtalmologistes de France. Le SNOF est le seul syndicat représentatif des ophtalmologistes.
Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.
Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour un exercice médical adapté aux ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, tout en préservant la santé des patients.
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Contact presse : Manon Cholat – mcholat-serpoud@hopscotch.fr