Mercredi 16 avril 2025, s’est tenue, à Paris, la conférence de presse intersyndicale annonçant la grève nationale des médecins et la manifestation du 29 avril, à Paris, contre la proposition de loi Garot.
À cette occasion, le Dr Anna Boctor, nouvelle présidente du syndicat Jeunes Médecins, a dénoncé « une loi inefficace, qui va pénaliser la jeunesse médicale ».
En effet, cette proposition de loi attaque directement les futurs et jeunes médecins, et elle porte atteinte au principe d’égalité en demandant à ces derniers de réparer, seuls, des dizaines d’années d’impéritie. La nouvelle génération de médecins a besoin d’aide et de soutien, pas de coercition.
Une loi qui concerne tous les médecins, et pas seulement les généralistes
Le Dr Anna Boctor a souligné que « cette proposition de loi concerne tous les médecins, toutes spécialités confondues » et rappelé la mission première des soignants, recentrant le débat sur le rôle des médecins dans la société : « n’oublions pas que nous sommes médecins. Nous soignons la population au quotidien ».
Ainsi, elle appelle les citoyens à faire confiance aux professionnels de terrain : « je pense que les Français ne sont pas dupes. Ils doivent faire confiance à leurs médecins pour travailler sur l’accès aux soins, plutôt que sur des logiques électoralistes. »
Une volonté de dialogue qui n’a pas fonctionné
Le Dr Anna Boctor a également insisté sur le travail collectif engagé depuis des mois avec les parlementaires et les autres syndicats pour proposer des solutions concrètes à la question des déserts médicaux : « nous avons pris nos responsabilités, proposé des mesures, débunké les fake news ».
Mais cette volonté de dialogue s’est heurtée à un mur. Ainsi, « le 2 avril, le ministre de la Santé reprenait nos arguments contre la coercition. Et pourtant, l’article 1 a été voté dans un hémicycle à moitié vide ».
Cette loi signe l’échec du dialogue entre les médecins et le Parlement.
Une mesure contre-productive, qui va décourager l’installation
Le Dr Anna Boctor a dénoncé une proposition de loi purement coercitive, qui ne répond en rien aux difficultés structurelles des déserts médicaux et aux problèmes rencontrés par les jeunes médecins. La nouvelle génération de médecins est engagée au service de tous les patients et souhaite apporter le meilleur soin possible. Pour cela, elle a besoin d’aide, pas de coercition.
Elle alerte d’ailleurs sur les effets contre-productifs de la loi Garot, qui risque d’aggraver la désaffection pour l’exercice libéral et l’exercice de la médecine, déjà en difficulté : « la coercition n’est pas une réponse à la pénurie. Ce n’est pas une aide. »
La pénurie actuelle de médecins libéraux est aussi due à un manque d’attractivité du secteur, en toute logique y ajouter de la coercition serait un coup de grâce.
Un appel à la grève responsable
La présidente de Jeunes Médecins a annoncé qu’elle fermera son propre cabinet toute la semaine à partir du 28 avril, et elle appelle à une mobilisation massive. Le syndicat assume pleinement la durée de la grève, estimant qu’un mouvement fort aujourd’hui est préférable à une politique néfaste demain.
Le Dr Anna Boctor précise que la grève sera bien évidemment organisée de manière responsable, avec des services minimums dans les hôpitaux : « il y a des dispositions prévues, que ce soit dans le droit public ou dans le droit privé. Des services minimums seront établis et gérés par les directions des hôpitaux. »
Dans ce contexte, le Dr Anna Boctor affirme que Jeunes Médecins reste ouvert au dialogue, même si « les signaux ne sont pas encourageants. Il y a d’autres propositions de lois coercitives au Sénat ».
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A propos de :
Fondé en 2018, Jeunes Médecins est la dernière-née des organisations représentatives de médecins, libéraux et hospitaliers. Le syndicat fédère plus de 6 000 médecins, de 30 à 45 ans environ, et s’adresse à plus de 50 000 médecins en activité. Leur combat premier : organiser au mieux les parcours de soins et de vie, améliorer les pratiques médicales et représenter les intérêts collectifs et individuels des internes et des jeunes médecins.
Jeunes et attentifs à leur avenir, les membres de Jeunes Médecins sont parties-prenantes dans l’évolution des métiers et de la santé publique. Engagés dans le développement des innovations médicales et organisationnelles, ils anticipent les transformations et besoins futurs du système.
Jeunes Médecins est présent au quotidien auprès de ses adhérents dans toutes les étapes de leur carrière, dès la fin de leurs études. C’est un acteur clé dans l’évolution du paysage médical français et européen.
Le Dr Anna Boctor est pédiatre spécialisée en maladies respiratoires et allergiques et exerce ainsi en 1er recours (pédiatrie générale) et en 2nd recours (sur-spécialité pneumologie et allergologie) à côté de Nice.
Elle a été élue présidente du syndicat Jeunes Médecins lors de l’assemblée générale du 7 février 2025, succédant au Dr Emanuel Loeb.
Avant sa présidence, le Dr Boctor a occupé les postes de trésorière et de première vice-présidente en charge de l’égalité femme-homme au sein de Jeunes Médecins.
Contacts presse : ORTUS
Nicolas Merlet – nicolasmerlet@ortus-sante.fr
Françoise Millet – francoisemillet@ortus-sante.fr