Alors que la France traverse une période de tension sur la soutenabilité de son système de santé et fait face à un déficit de la Sécurité sociale qui atteint 15,3 milliards d’euros en 2024, la prévention revient au cœur des débats. Pourtant, malgré un consensus sur ses bénéfices économiques et sanitaires, les politiques de dépistage peinent encore à convaincre et à mobiliser.
Près d’un tiers des Français ne se sentent pas concernés par le dépistage, ce chiffre grimpant même jusqu’à un jeune sur deux pour les 18-24 ans. La prévention reste souvent cantonnée à une logique curative, perçue comme anxiogène, compartimentée par pathologie, sans vision intégrée ni appropriation citoyenne.
Le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein plafonne à 45 % en France, loin derrière le Danemark (80 %) et en-deçà de la moyenne de l’OCDE (55,1%). Pourtant, qu’il s’agisse de cancers, de maladies cardiovasculaires ou du diabète de type 1 et 2, un repérage précoce permettrait des prises en charge plus rapides, plus efficaces et moins coûteuses.
Faut-il repenser totalement notre manière de parler et de structurer la prévention ? Comment faire du dépistage un réflexe de santé publique, aussi évident que l’activité physique ou l’hygiène bucco-dentaire ? Quelles politiques pour dépasser les peurs, les silos et les freins culturels ? Et quel rôle pour les citoyens, les professionnels de santé, les entreprises ou encore les collectivités dans cette dynamique ?
Pour en débattre, et à l’occasion de la publication récente de sa note « Dépistage : investissons notre capital santé », Margaux Tellier-Poulain, responsable de projets santé et protection sociale à l’Institut Montaigne sera l’invitée du prochain café nile, le 4 juin, de 8h30 à 10h00.
Le débat sera disponible via Teams.