En adoptant ce lundi 26 mai 2025, la motion de rejet de la proposition de loi Duplomb – déposée par Le Républicain Julien Dive – les députés évitent le débat public. Le débat autour des 3 500 amendements n’aura pas lieu : la motion de rejet du texte en a accéléré l’adoption finale.
Ce contournement parlementaire, digne d’un 49.3 agro industriel, confirme un grossier déni de démocratie au profit d’une poignée d’agriculteurs.
L’écrasante majorité silencieuse des milliers d’agriculteurs – déjà affairée dans les champs – et les français·es doivent-ils payer le prix fort pour les intérêts d’une minorité qui a déjà tant détruit notre agriculture ?
Ce texte, soutenu de bout en bout par la FNSEA, visait à déréguler l’agriculture au profit d’une poignée d’intérêts agro-industriels. En refusant d’en débattre, une partie de l’Assemblée vient d’entériner un braquage de la démocratie. 130 000 citoyennes et citoyens, soutenus par de nombreux agriculteurs inquiets des répercussions sur leur métier, leur santé et la terre, avaient pourtant interpellé leurs élus. Leur voix est ignorée. Les revenus agricoles n’en seront pas améliorés. Les ressources naturelles en seront sacrifiées.
Peut-on encore tolérer qu’un sujet aussi vital que l’agriculture — qui touche à notre alimentation, nos territoires, nos sols — soit capté par certains syndicats agricoles au service des lobby des pesticides et de l’agroalimentaire industriel, et au mépris du pluralisme démocratique, des alertes scientifiques et des intérêts de leur base ?
« Terre de Liens condamne fermement cette motion de rejet. L’agriculture mérite un débat public à la hauteur des enjeux sociaux, écologiques et générationnels. Pas une loi de l’ombre dictée par un lobby. »
Astrid Bouchedor, responsable du plaidoyer de Terre de Liens.
Mobilisations agricoles du mardi 27 mai : information de dernière minute
À l’instar de la FNSEA qui a mobilisé ses troupes et ses tracteurs devant l’Assemblée nationale ce lundi, le collectif Nourrir, rassemblant citoyens et agriculteurs dont Terre de Liens, a déposé une demande de mobilisation pour ce mardi 27 mai. La réponse de la préfecture, récemment transmise, soulève des interrogations : prié de se rassembler Place Jacques Bainville, à l’écart et hors de la vue du grand public. Le collectif est relégué à la marge. Terre de Liens déplore un traitement deux poids, deux mesures inacceptable. La liberté d’expression et de rassemblement ne saurait être à géométrie variable selon les interlocuteurs. Le lieu de la mobilisation citoyenne est à confirmer ultérieurement.
Contact presse : Clara Courdeau, c.courdeau@terredeliens.org
À propos de Terre de Liens
Terre de Liens est un mouvement citoyen visant à préserver les terres agricoles et à permettre l’installation de paysans et paysannes en agriculture écologique. Il associe un réseau associatif présent dans toutes les régions métropolitaines, une foncière, entreprise de l’économie sociale et solidaire, et une fondation, reconnue d’utilité publique. A travers ses collaborations avec de multiples acteurs, Terre de Liens met en œuvre un dialogue territorial et anime le débat public sur la question des terres agricoles.
Depuis 2003, Terre de Liens a acquis plus de 300 fermes et permis de préserver plus de 9000 ha de terres agricoles dans toute la France métropolitaine, sortis définitivement du marché spéculatif.