Quand une profession est mal définie, elle est mal défendue. Et lorsqu’elle est mal défendue, elle est maltraitée. On nous a tant retiré : des lits, des effectifs, des moyens, parfois même la parole. Pendant que le monde de la santé s’effondre à petit feu, qui prend la peine de nommer ce que font les 20 millions d’infirmières ? Coordonner, prévenir, enseigner, soulager, accompagner, diriger, alerter…
Le Conseil International des Infirmières vient de franchir une étape historique en redéfinissant officiellement ce qu’est une infirmière. Le texte a été adopté par plus de 130 pays membres et présenté au Congrès mondial d’Helsinki.
Autonomie, données probantes, leadership, compassion, coordination des soins, environnement durable : tout ce que les infirmières font au quotidien y est enfin nommé.
Ce texte n’est pas un simple exercice théorique. Il dit enfin ce que nous sommes : scientifiques, humaines, autonomes, engagées.
Il dit que nous éduquons, que nous dirigeons, que nous innovons. Que nous ne sommes pas les exécutantes d’un autre savoir, mais les détentrices d’un savoir propre. Il est temps que cette définition inspire le droit, la formation, la gouvernance. Et qu’en France comme ailleurs, elle serve de fondement aux réformes attendues sur la place des infirmières dans les systèmes de santé.