Les difficultés d’accès aux soins et celles de la pérennité du financement de notre modèle social sont au cœur des préoccupations de nos concitoyens et de leurs élus. Depuis quelques années, la CSMF développe et défend avec force une approche fondée sur les droits et les devoirs.
Ce choix politique est le choix de la responsabilité qui s’oppose à celui de la contrainte. La CSMF a défilé dans les rues de Paris contre la PPL Garot. Nous sommes farouchement opposés à la suppression de la liberté d’installation comme nous sommes opposés à l’obligation individuelle de permanence des soins qui détruirait une organisation efficiente mise en place sur tout le territoire par la médecine libérale. En revanche, continuons à avancer avec force et exigence dans une responsabilité partagée.
Pour la CSMF, la responsabilité ne peut en rien être le devoir de la seule médecine libérale. On ne peut pas demander chaque jour un peu plus au secteur libéral dont les effectifs s’effondrent. Tous les acteurs de notre système de santé doivent être mobilisés et nous en sommes loin …
Nous ne répondrons pas seuls aux enjeux de l’accès aux soins et de la soutenabilité financière de notre système de santé. La responsabilité est l’affaire de tous. Comment ne pas responsabiliser les patients sur des sujets aussi sensibles que celui des arrêts de travail ou l’utilisation des transports sanitaires ?
La responsabilité est aussi celle des élus, de l’administration et des structures hospitalières. Osons poser la question du nombre, de la répartition et de la réorganisation des structures hospitalières. Ne devrait-on pas enfin réécrire la carte hospitalière afin d’apporter à tous les Français la qualité des soins à laquelle ils aspirent ?
Les médecins libéraux n’ont pas l’intention de tenter de fuir leur responsabilité. Nous saurons répondre présent à un meilleur maillage territorial et à une politique du « aller vers ». La médecine libérale a su organiser la permanence des soins et le soin non programmé. Elle saura organiser les consultations avancées, là où il y en a besoin, avec une organisation collective, sans charge supplémentaire et où les médecins qui s’engagent seront valorisés. Mais une fois encore, cette responsabilité médicale collective ne peut pas concerner que les médecins généralistes traitants et les spécialistes libéraux. Cela ne marchera pas !
A l’heure où l’accès aux soins va mécaniquement se tendre, à l’heure où la soutenabilité financière de notre système de protection sociale est menacée, il est urgent de revenir aux fondamentaux autour du concept de la responsabilité. Être responsable, c’est s’engager dans la pertinence et la qualité. Être responsable, c’est annoncer que la prévention devient une grande cause nationale. Être responsable, c’est développer une politique territoriale de santé. Pour la CSMF, être responsable, c’est cela !
Dr Franck Devulder
Président de la CSMF
presidence@csmf.org