Filtres
Type d'information
Secteur
Zone géographique
Période
Tri

Diagnostic de l’embolie pulmonaire : une approche simplifiée permettrait de réduire de 20 % le recours au scanner (Etude)

Imprimer la liste
Share

Sous la coordination des Dres Mélanie Roussel (Université de Rouen-Normandie et CHU de Rouen), Héloïse Bannelier (AP-HP) et du Pr Yonathan Freund (Sorbonne Université et AP-HP), les équipes de la fédération hospitalo-universitaire IMPEC, du service d’accueil des urgences de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP – HP, de Sorbonne Université et de l’Unité de Recherche Clinique de l’Est Parisien (URCEST) ont mené une étude pour évaluer une approche simplifiée dans le diagnostic de l’embolie pulmonaire.

Réalisée dans 13 services d’urgences français, cette étude, dont les résultats sont parus le 21 octobre 2025 dans le Lancet Respiratory Medicine, montre qu’il est possible de diagnostiquer une embolie pulmonaire de manière plus simple, plus rapide et tout aussi fiable que les méthodes actuelles. Une nouvelle approche qui permettrait de réduire de près de 20 % le nombre d’angioscanners thoraciques réalisés.

Chaque année, près de 50 000 nouveaux cas d’embolie pulmonaire sont diagnostiqués en France. Ce diagnostic est basé sur l’évaluation de sa probabilité clinique, suivi d’un dosage sanguin (D-dimères)et d’une confirmation grâce à un scanner thoracique. Le seuil classique pour exclure une embolie pulmonaire est d’environ 500 ng/mL. Aujourd’hui, bien que les recommandations autorisent chez certains patients un seuil de D-dimères plus élevé (jusqu’à 1 000 ng/mL) pour limiter le recours au scanner, le diagnostic d’embolie pulmonaire repose encore trop souvent sur cet examen coûteux et contraignant.

L’étude MODS, promue et financée par l’AP-HP, visait à évaluer la sécurité d’une approche simplifiée, consistant à écarter le diagnostic sans imagerie thoracique lorsque l’embolie pulmonaire n’était pas le diagnostic le plus probable et que le taux de D-dimères était inférieur à 1 000 ng/mL. Pour les autres patients, le seuil ajusté en fonction de leur l’âge était appliqué. Le critère de jugement principal de l’étude était le taux d’échec de diagnostic définit par un évènement thrombotique à trois mois de suivi parmi les patients chez qui le diagnostic d’embolie avait été écarté initialement.

Entre janvier et septembre 2024, 1 365 patients adultes présentant une suspicion d’embolie pulmonaire ont été évalués dans 13 services d’urgences français et 1 221 inclus. Pour 80 patients (7%), le diagnostic d’embolie pulmonaire a été posé d’emblée, et pour 997 patients (80%), le diagnostic d’embolie pulmonaire n’était pas considéré comme le plus probable par le médecin. L’utilisation de la stratégie simplifiée a permis de réduire de 20% le recours au scanner sans perte de sécurité.

En effet, durant les trois mois de suivi, le taux d’échec de diagnostic (critère principal de jugement) a été de 0,00 % (IC95 % 0,00 – 0,34), et aucun des 16 décès recensés n’était lié à une embolie pulmonaire.

En conclusion, l’utilisation de cette stratégie simplifiée, basée sur la probabilité clinique diagnostique et le dosage de D-Dimères, permettrait d’exclure l’embolie pulmonaire en toute sécurité tout en réduisant significativement le recours à l’imagerie thoracique. Cela permettrait également d’accélérer la prise en charge aux urgences et d’alléger la charge de travail des équipes médicales.

Note :

  1. Les D-dimères sont des fragments de protéine produits lorsque le corps dégrade un caillot sanguin. Le seuil de D-dimères indique la valeur à partir de laquelle le test est considéré comme anormal. 

Références : Mélanie Roussel, Héloïse Bannelier, Soufiane Lebal, Christian Kassasseya, Donia Bouzid, Olivier Peyrony, Aurélien Baud, Anthony Chauvin, Agathe Beauvais, Nicolas Javaud, Judith Gorlicki, Jennifer Truchot, Pierrick Le Borgne, Richard Chocron, Tabassome Simon, Yonathan Freund – Lancet Respiratory Medicine

À propos de Sorbonne Université : Sorbonne Université est une université pluridisciplinaire de recherche intensive de rang mondial couvrant les champs disciplinaires des lettres et humanités, de la santé, et des sciences et ingénierie. Ancrée au cœur de Paris et présente en région, Sorbonne Université compte 53 000 étudiants, 7 100 personnels d’enseignement et de recherche, et plus d’une centaine de laboratoires. Aux côtés de ses partenaires de l’Alliance Sorbonne Université, et via ses instituts et initiatives pluridisciplinaires, elle conduit et programme des activités de recherche et de formation afin de renforcer sa contribution collective aux défis de trois grandes transitions : approche globale de la santé (One Health), ressources pour une planète durable (One Earth), sociétés, langues et cultures en mutation (One Humanity). Sorbonne Université est investie dans les domaines de l’innovation et de la deeptech avec la Cité de l’innovation Sorbonne Université, plus de 15 000 m2 dédiés à l’innovation, l’incubation et au lien entre recherche et entrepreneuriat mais aussi Sorbonne Center of Artificial Intelligence (SCAI), une « maison de l’IA » en plein cœur de Paris, pour organiser et rendre visible la recherche multidisciplinaire en IA. Sorbonne Université est également membre de l’Alliance 4EU+, un modèle novateur d’université européenne qui développe des partenariats stratégiques internationaux et promeut l’ouverture de sa communauté sur le reste du monde. https://www.sorbonne-universite.fr

À propos du CHU de Rouen : Le CHU de Rouen, ancré au cœur du Campus Santé Rouen Normandie, est un établissement pivot du réseau hospitalier normand. Il assure un rôle central au sein du GHT Rouen Cœur de Seine et contribue activement à l’organisation de l’offre de soins régionale. La proximité du CHU de Rouen avec l’UFR Santé pour les étudiants en médecine, dentaire et pharmacie, l’Espace Régional de Formation des Professions de Santé (ERFPS) — qui forme les étudiant·es en soins paramédicaux et sage-femmes — ainsi qu’avec son Medical Training Center (MTC) dédié à la simulation en santé, constitue un levier fort pour la formation et l’innovation pédagogique.  Le CHU de Rouen est un acteur majeur de la recherche clinique en Normandie, il coordonne 3 Fédération Hospitalo-Universitaire (FHU) dans le domaine de la génétique, de la cardiologie et de la pédopsychiatrie et dispose d’un entrepôt de données de santé (EDSan). Chaque année, il mène près de 1 300 études actives (promotion externe et interne) et ses chercheurs signent près de 800 publications scientifiques. Le CHU de Rouen anime le groupement de coopération territoriale en recherche clinique de Haute-Normandie qui inclut les 5 Centres Hospitaliers Haut-Normands.

Ses activités et missions de soins, d’enseignement et recherche s’accompagnent d’un engagement fort en faveur de la promotion de la santé et de la transition écologique.

À propos de l’Université de Rouen Normandie :  L’Université de Rouen Normandie, forte de sa pluridisciplinarité, est un acteur majeur de la formation et de la recherche en Normandie avec 12 composantes et 38 unités de recherche. Au travers de son UFR Santé, elle est membre fondateur du Campus santé Rouen Normandie au sein duquel elle impulse de nombreux projets de recherche. Depuis 2020, elle est membre de l’alliance universitaire européenne INGENIUM. https://www.univ-rouen.fr 

À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP est au premier rang de la recherche clinique en France. Ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupes hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre – Université Paris Cité ; AP-HP. Nord – Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis) conventionnés avec sept universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP est forte de 25 fédérations hospitalo-universitaires (FHU), 8 instituts hospitalo-universitaires (IHU) d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, Institut du Cerveau de l’Enfant, reConnect, Institut de la Leucémie Paris Saint-Louis), 4 sites de recherche intégrée en cancérologie (SIRIC) dont 1 pédiatrique, ainsi que du plus grand entrepôt de données de santé (EDS) en France. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 920 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année près de 11 000 publications scientifiques, plus de 2 500 études promues par l’AP-HP sont en cours. En 2020, l’AP-HP a obtenu le label Institut Carnot, qui reconnaît la qualité de sa recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. En outre, la Fondation de l’AP-HP agit aux côtés des patients, des soignants et des chercheurs pour la médecine du futur, l’humain au cœur de l’hôpital et la santé de tous. www.aphp.fr 

Contact presse : Service de presse de l’AP-HP – service.presse@aphp.fr

 

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Share