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PLFSS 2026 : une crise qui s’aggrave, des mesures qui ne répondent pas à l’urgence (Communiqué)

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Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 se voulait porteur de solutions face à la crise profonde que traverse notre système de santé. En réalité, il entérine des années de sous-investissement et ajoute de nouvelles contraintes étouffantes à celles et ceux qui soignent.

L’ONDAM, une fois encore sous-estimé à l’hôpital comme en ville, ne permettra pas de stabiliser les équipes ; ce choix budgétaire dramatique compromet la soutenabilité de notre système de soin.

La situation rencontrée aux urgences du CHU de Caen en est l’exemple le plus récent et le plus alarmant. Elle illustre la fragilité extrême de nos hôpitaux et la nécessité d’un soutien réel aux professionnels de santé.

Dans le même esprit, plutôt que d’encourager l’installation et la fidélisation des jeunes médecins aux territoires, les amendements coercitifs et contraignants se multiplient : obligation d’adhésion à l’OPTAM, surcotisations en cas de dépassement d’honoraires, remise en cause du dialogue conventionnel, etc. Ces dispositifs, déconnectés du terrain, font planer une épée de Damoclès au-dessus de la médecine libérale. Cela est inacceptable.

L’ANEMF réaffirme qu’aucune réforme ne réussira sans attractivité ni reconnaissance. Nous défendons une approche fondée sur la confiance et l’incitation, notamment par l’élargissement du statut de Praticien Territorial de Médecine Ambulatoire (PTMA) à l’ensemble des spécialités, accessible à tout médecin conventionné exerçant en zone prioritaire. Des mesures de soutien, et non de contrainte, doivent guider les politiques de santé.

Enfin, concernant la quatrième année de médecine générale, l’amendement gouvernemental sur le montage financier constitue un premier pas, mais des garanties sont indispensables : un encadrement du nombre de consultations pour les Docteurs Juniors Ambulatoires (DJA), leur participation volontaire à la Permanence Des Soins Ambulatoires (PDSA), mais aussi et surtout un nombre suffisant de Praticiens Agréés Maîtres de Stages des Universités (PAMSU). Sans ces sécurités, cette réforme ne pourra atteindre son objectif de formation de qualité pour les futurs médecins généralistes d’ici novembre 2026.

Après plusieurs semaines d’examen à l’Assemblée Nationale et une première journée au Sénat, les multiples réactions unanimes des professionnels constituent un signal d’alarme que nul ne peut plus ignorer. L’ANEMF s’y joint, et invite les parlementaires à changer de cap : pour reconstruire le système de santé, il faut écouter celles et ceux qui s’y engagent chaque jour.

Contact :

Marion DA ROS POLI
Présidente
presidence@anemf.org

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