Le rapport de la Cour des Comptes dresse un tableau particulièrement alarmant de la situation de notre pays. Pour autant, la CSMF, premier syndicat médical français, dénonce les recommandations absurdes des magistrats de la Rue Cambon lorsqu’ils préconisent de réduire la croissance de l’objectif des dépenses d’assurance maladie en pratiquant des coupes sombres dans les honoraires médicaux.
Le CSMF juge provocatrices les recommandations visant à « modérer les tarifs règlementés appliqués à certaines professions de santé» par « un gel » ou « une sous-indexation tarifaire » « afin qu’elles ne bénéficient pas d’un traitement plus favorable dans une période où seraient encadrées les rémunérations des fonctionnaires ».
Une fois de plus, la Cour des Comptes confond rémunération et valeur des actes. La CSMF rappelle que la valeur des actes médicaux est restée bloquée, pour certains pendant près de 20 ans, générant le développement du secteur 2, et que la nouvelle convention médicale et le récent avenant n°8 ont permis un premier rattrapage de la valeur de nombreux actes en tarifs opposables, mais qui restent encore loin de valeur réelle.
D’autre part, la CSMF rappelle que les baisses tarifaires imposées sans discernement depuis 2007 à plusieurs spécialités médicales ont eu des effets calamiteux sur le maillage territorial des soins, et qu’il avait été mis fin à cette logique dans le cadre du pacte conclu en marge de l’avenant n°8.
La CSMF s’indigne de l’irresponsabilité des propos de la Cour des Comptes, qui par des mesures de baisses tarifaires, cherche à asphyxier les médecins exerçant en tarif opposables, alors qu’ils sont les garants de la cohésion sociale de notre pays en permettant l’accès aux soins solvabilisés à nos concitoyens.
La CSMF s’indigne de la partialité antilibérale de la Cour des Comptes. Si elle reconnaît que les objectifs de dépense de l’assurance maladie sont contenus depuis trois ans grâce aux seuls soins de ville, la Cour n’en tire pas la conclusion logique. En effet, la logique commandait de conseiller au gouvernement de déshospitaliser le pays et de soutenir les soins de ville libéraux pour absorber le transfert de tout ce qui ne relève pas du cœur de métier des hôpitaux et peut être traité en ambulatoire ou dans les cliniques. C’est la solution qui rendrait le plus de services aux patients et aux finances publiques. Chacun le sait. Alors, pourquoi un tel dogmatisme ?
Une fois de plus la CSMF récuse ce rapport de la Cour des Comptes et demande au gouvernement de faire preuve de discernement en ne se trompant pas de priorité : une seule est possible, elle consiste à réorienter notre système de santé vers les soins de ville.