La Fédération hospitalière de France a accueilli avec satisfaction les annonces formulées ce matin par la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé et la Ministre de la Recherche en faveur d’une stratégie nationale de santé.
La FHF se félicite que les propositions du rapport présenté par Alain Cordier, dont bon nombre rejoignent la vision contenue dans la plateforme présentée par la FHF en 2012, aient été reprises par le gouvernement.
Les axes présentés rejoignent les préoccupations rappelées récemment par Frédéric VALLETOUX, président de la FHF, au chef de l’Etat lors d’un entretien sollicité par ce dernier. Ils portent en eux la définition d’une nouvelle politique de santé, davantage axée sur la prévention, la coordination des professionnels de santé et le renforcement de la place des patients dans notre système de santé.
La mise en œuvre de la stratégie nationale de santé représente un chantier lourd. Il devra nécessairement être conduit à l’échelon interministériel et commande un recentrage du pilotage de notre système pour mettre fin aux oppositions et contradictions parfois constatées sur le terrain entre l’Etat et l’Assurance Maladie.
La communauté publique hospitalière et médico-sociale est prête à prendre toute sa place et toutes ses responsabilités pour relever le défi que représente la concrétisation de cette nouvelle stratégie. Les établissements publics sont, en effet, par essence, le meilleur gage de la pérennité du système de santé avec les autres acteurs, notamment les médecins de ville, véritables « hussards » du service public de santé.
La FHF regrette toutefois que la Ministre de la Santé n’ait pas fait de la lutte contre les actes inutiles l’un des leviers de transformation du système de santé. Il s’agit là d’une priorité absolue qui doit engager tous les professionnels de santé, quels qu’ils soient.
La FHF aurait également souhaité que les Ministres fassent des expérimentations un principe cardinal pour l’évolution de notre système. Les expérimentations actuellement menées ont toutes pour inconvénient d’être partielles et éparpillées et donc peu éloquentes pour la mise en place d’un service public de santé de territoire.
La FHF plaide pour la mise en place d’expérimentations en grandeur réelle, dans trois ou quatre régions sanitaires volontaires, dont un DOM, pour tester les conditions d’une mise en œuvre cohérente et globale de filières de soins et médico-social dans les territoires. La FHF proposera d’ailleurs aux pouvoirs publics un cahier des charges pour lancer ces expérimentations.
Enfin, la FHF rappelle que notre système de santé ne pourra réellement et durablement évoluer que si les réformes conduites le sont avec les professionnels de santé, au plus près du terrain. En la matière, la FHF sera vigilante à ce que le discours ministériel de ce matin ne se traduise pas, dans les faits, par un renforcement de l’étatisation du système de santé. La Stratégie nationale de santé doit, à l’inverse, être l’occasion de réaffirmer l’autonomie des professionnels de santé et des établissements publics. Une autonomie qui, loin d’être une menace, est une chance pour notre système de santé et la condition indispensable pour susciter la confiance des professionnels de santé.
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