Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) publié ce jour 21 octobre, l’INVS dresse un bilan de l’offre et du recours au dépistage du VIH en France depuis 2003. L’institut y reconnaît en particulier l’efficacité du Test rapide d’orientation diagnostique (TROD), tel que le pratique AIDES depuis 2011.
Il aura fallu à AIDES plusieurs années de plaidoyer et d’expérimentation pour enfin obtenir, fin 2010, le précieux décret permettant la généralisation du test rapide communautaire. Les résultats publiés par l’INVS aujourd’hui montrent à quel point ce combat était légitime.
D’abord quelques chiffres bruts : sur les 31.700 tests rapides recensés par l’INVS en 2012, plus de 22.000 ont été réalisés par les militants de AIDES. L’INVS évoque également « un dispositif qui monte en charge rapidement ». Et pour cause : sur les 6 premiers mois de l’année 2013, AIDES a déjà réalisé plus de 16.600 tests, soit une augmentation de 35% par rapport à 2012. Une montée en charge rendue possible par la formidable mobilisation de nos militants, présents chaque jour sur le terrain.
Que dit l’INVS ? Comme l’a fait valoir l’association, l’INVS confirme que le TROD permet de « toucher une population particulièrement exposée au VIH » et « d’aller à la rencontre de publics cibles éloignés du système de santé, qui ne viennent pas ou ne peuvent pas se rendre habituellement dans les structures de dépistage ». Pour preuve, la proportion remarquable de primo-testants : 30% des personnes que nous avons dépistées en 2012 n’avaient jamais eu recours au test VIH de toute leur vie. Sur le seul premier semestre 2013, 27% des personnes dépistées séropositives réalisaient avec AIDES leur tout premier test[1]. Sans cette offre correspondant à leurs besoins et directement proposée sur leur lieu de vie, ces personnes auraient sans doute appris leur séropositivité beaucoup trop tard. Elles auraient alors mis en danger leur santé et risqué de transmettre sans le savoir le virus à leurs partenaires.
Des taux de découvertes de séropositivité deux à quatre fois plus élevés que dans les structures de dépistage classiques.
C’est le résultat le plus significatif parmi les chiffres publiés par l’INVS. De l’ordre de 1% en 2012, il est 2 à 4 fois plus élevé que dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), les urgences hospitalières ou les laboratoires de ville. Ce résultat démontre toute la pertinence de l’approche communautaire, en parfaite complémentarité avec l’offre de dépistage classique : aller vers et faire avec les communautés les plus touchées.
AIDES se félicite de la publication de ces résultats et entend intensifier plus encore son offre de dépistage rapide. Il y a urgence, car 30.000 personnes en France ignorent toujours leur séropositivité. Nous appelons les pouvoirs publics à s’emparer de ces données et à accroître les financements dédiés au TROD, aujourd’hui insuffisants, en particulier dans les régions les plus touchées : Ile-de-France, PACA, et départements français d’Amérique (Guyane, Martinique, Guadeloupe et Saint-Martin).
(1) Source : Direction Qualité Evaluation, AIDES, 2013
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