Le nombre de salariés des entreprises du médicament passera sous la barre des 100 000 personnes fin 2013
L’année 2013 devrait confirmer la tendance à la baisse des effectifs dans l’industrie du médicament. Un nouveau signal préoccupant pour ce secteur, soumis pour la troisième année consécutive à des niveaux de régulation et de pression fiscale jamais atteints.
Les résultats 2013 du Baromètre Emploi « Conjoncture & Tendances » réalisé par les cabinets BPI et Quadra+ pour le Leem, confirment la trajectoire baissière de l’emploi entamée en 2008. Limitée à -0,9 % en 2012, cette décroissance devrait atteindre -2,1 % en 2013, faisant passer les effectifs salariés sous la barre des 100 000 personnes. Avec une prévision de 98 800 salariés à la fin de l’année, l’industrie du médicament atteindra un niveau voisin de celui d’il y a dix ans. Cette baisse se rapproche de celle de l’ensemble de l’industrie, alors que contrairement aux autres secteurs industriels en France, l’industrie du médicament n’avait pas connu de diminution d’effectifs avant 2008.
La production et la R&D commencent à être touchées
Basée sur les déclarations des entreprises, l’enquête révèle un autre phénomène préoccupant. En plus des effectifs de promotion et des fonctions support, déjà lourdement impactés ces dernières années par les restructurations menées dans le secteur, 2013 verra un effritement des effectifs de Recherche et Développement, avec un recul estimé à -2,9 % par rapport à 2012. Les effectifs de production (42 % des effectifs totaux de la branche), qui sont traditionnellement orientés à la hausse, accusaient pour leur part en 2012 un recul de -0,7 %, qui devrait se confirmer en 2013 avec une prévision à -1,1 %. Cette baisse, qui affecte également les effectifs des sous-traitants de production, constitue un retournement de tendance inquiétant.
Un mouvement de fond
« Dans un contexte global de destruction rapide de l’emploi industriel en France, les entreprises du médicament offraient jusqu’à présent l’exemple d’une industrie capable de concilier les exigences de sa mutation avec la maîtrise de ses effectifs, analyse Patrick Errard, président du Leem. Mais nos entreprises subissent de plein fouet les conséquences de trois ans d’alourdissement de la régulation, d’intensification de la pression fiscale, et de ralentissement de l’accès au marché des médicaments. Ces données sur l’emploi rejoignent d’autres paramètres préoccupants, comme le recul de 44 % des investissements productifs réalisés ces quatre dernières années. Plus qu’une simple tendance, il s’agit là d’un mouvement de fond qui doit sérieusement alerter les pouvoirs publics ».
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