Etude de l’OVE sur les conditions de vie des étudiants : ses constats une nouvelle fois validés, la LMDE appelle à des mesures fortes
L’Observatoire de la Vie étudiante a rendu public mardi 10 décembre les résultats de son enquête sur les conditions de vie des étudiants. L’état des lieux dressé y est similaire à celui des enquêtes de la LMDE, en particulier la dernière Enquête Nationale sur la Santé des Etudiants de 2011. Forte de cette nouvelle validation de ses constats, La Mutuelle Des Etudiants – LMDE appelle les pouvoirs publics à des mesures d’ampleur pour endiguer la détérioration des conditions de vie et d’étude des étudiants.
Une précarisation croissante du milieu étudiant
L’enquête menée par l’OVE montre que la précarité étudiante continue de gagner du terrain. Ainsi, selon l’OVE, un étudiant sur deux se salarie pendant ses études, et plus de 70% de ceux-ci le font sans lien avec leur cursus. L’activité salariée est d’abord et avant tout nécessaire à l’étudiant pour subvenir à ses besoins. En effet, 54% des étudiants disent rencontrer des difficultés financières, un chiffre encore plus important que celui constaté par la LMDE il y a 2 ans (26%). L’enquête de l’OVE confirme également que l’activité salariée influe négativement sur l’assiduité en cours et de nombreux étudiants salariés ressentent un effet négatif sur leur réussite universitaire.
La précarité sociale entraîne la précarité sanitaire
Les enquêtes de la LMDE comme celle de l’OVE montrent que la précarité accrue des étudiants entraînait une dégradation de leur accès aux soins et de leur état de santé. Selon l’OVE, 27% des étudiants renoncent à des soins, contre 34% pour la LMDE. Plus inquiétant, l’OVE confirme l’analyse de la LMDE : la santé des étudiants se dégrade d’année en année. Ainsi, 63% des étudiants jugent leur état de santé satisfaisant, contre 73% il y a deux ans.
Cette précarité sanitaire et sociale détériore les perspectives d’avenir des étudiants : seuls 50% estiment avoir de bonnes chances d’insertion professionnelle selon l’OVE. Ils étaient autant à avoir confiance en l’avenir selon la LMDE en 2011. Ces incertitudes se traduisent à leur tour par un accroissement des troubles psychologiques chez les étudiants, que la LMDE pointait du doigt en 2011. 53% des étudiants se disent exposés à des périodes de stress et de déprime dans l’année, des taux plus forts chez les étudiants salariés. Pour la LMDE, ce sont 38% des étudiants qui disent avoir ressenti un sentiment constant de tristesse ou de déprime. Selon l’OVE, seuls 20% des étudiants ne se disent exposés à aucun trouble psychologique.
Enfin, l’OVE pointe une sous-utilisation des services de médecine universitaire. Seuls 18% des étudiants ont recours aux SUMPPS, 23% des étudiants indiquent qu’il n’y en a pas dans leur établissement, avec une forte disparité entre étudiants en université (16%) et en école (44%).
Les étudiants attendent un plan d’actions ambitieux
Face à ce constat, la LMDE appelle les pouvoirs publics à agir d’urgence en faveur de la santé et des conditions de vie des étudiants. Le plan « vie étudiante » annoncé la semaine passée par Geneviève Fioraso doit répondre aux attentes des étudiants. La LMDE revendique :
Ø la mise en place d’un chèque santé national de 200€ pour permettre à tous les étudiants l’accès à une complémentaire santé.
Ø La transformation des SUMPPS, futurs « campus santé » en centres de santé universitaires, regroupant différentes spécialités médicales en secteur 1 et avec tiers payant.
Ø L’ouverture et l’accessibilité de ces centres de santé aux étudiants en école, en les rattachant aux CROUS.
Ø La tenue sur les lieux d’études et de vie de consultations psychologiques afin de lutter contre leur mal-être étudiant.