L’équipe du professeur Dulce Papy-Garcia a mis en lumière des évènements et des molécules impliquées dans le processus neurodégénératif, et notamment dans la maladie d’Alzheimer. Ces travaux de recherche, conduits au sein du laboratoire Croissance Réparation et Régénération Tissulaires de l’UPEC (CRRET – EA 7149), ont fait l’objet d’une publication de demande de brevet et viennent d’être salués par le prix France Alzheimer.
L’association France Alzheimer soutient la recherche grâce au financement d’un programme international sur la maladie d’Alzheimer. Un appel à projet a été lancé en février avec l’attribution des prix, dont les lauréats principaux ont reçu un prix maximum d’un montant de 100 000 € pour un travail de recherche en sciences médicales. L’équipe du professeur Dulce Papy-Garcia de l’UPEC a remporté ce prix le 10 décembre 2013. France Alzheimer met ainsi en valeur l’obtention de résultats à fort impact sur la compréhension et/ou la prise en charge de la maladie.
Parmi les domaines de recherche du laboratoire CRRET, l’équipe de Dulce Papy-Garcia s’intéresse à une famille de molécules glycaniques : les glycosaminoglycannes (GAGs). Parmi ces GAGs, on trouve les héparanes sulfates (HS). Il s’agit de chaines de sucres de nature complexe. Ces molécules sont classiquement présentes dans les matrices extracellulaires et jouent des rôles essentiels dans la régulation de l’homéostasie tissulaire. Son équipe travaille notamment pour comprendre les mécanismes par lesquels ces molécules sont impliquées dans des processus de régénération ou de dégénérescence tissulaire. Depuis quelques années l’équipe de Dulce Papy-Garcia a identifié un vide dans la recherche concernant la compréhension des rôles de ces HS dans le cerveau, mais ce n’est que depuis 2009 que l’équipe ouvre un axe de recherche prioritaire sur les rôles de ces molécules autours des maladies neurodégénératives, notamment dans la maladie d’Alzheimer.
L’ensemble des résultats obtenus sur cette période ont permis de mettre en évidence l’importance de HS et leur trafique cellulaire dans la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer. La confrontation de ces résultats à la littérature dans le domaine, et notamment à l’identité de nouveaux gènes de risque pour la maladie, a conforté leurs observations et permis d’émettre l’hypothèse que certains types d’HS pourraient avoir une implication fondamentale dans le processus physiopathologique de la maladie. La suite de leurs travaux a alors montré que, dans un contexte pathologique, les HS cellulaires interagissent avec la protéine Tau, qui a un rôle central dans la maladie d’Alzheimer, et que deux enzymes impliquées dans la sulfatation de ces HS sont surexprimées dans le cerveau des malades. D’autres expériences conduites en collaboration avec une équipe de l’Institut du Cerveau et de la Moelle (ICM) ont confirmé leur hypothèse, démontrant même sur un modèle animal, qu’une inhibition de l’expression d’une de ces enzymes pouvait non seulement stopper la progression de la pathologie sur le plan biochimique et anatomopathologique mais aussi entraîner une amélioration des caractéristiques comportementales de l’animal.
Cette découverte ouvre aujourd’hui la porte à des perspectives de dépistage précoce, de prévention et de guérison, de la maladie d’Alzheimer.
Pour en savoir plus :
> Interview du professeur Dulce Papy Garcia : premier retour d’expérience
> Prix France Alzheimer http://www.francealzheimer.org/
> Le CRRET http://www.vjf.cnrs.fr/spip/crret/
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