LES MARDIS DE L’ACADEMIE DE MEDECINE :
Le Mardi 14 janvier 2014, 14h30 sur le thème : « L’hypertension artérielle dans tous ses états »
Organisateur : Pierre-François PLOUIN
Introduction par Pierre-François PLOUIN (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine pierre-francois.plouin@egp.aphp.fr)
Communications
Dénervation rénale dans le traitement de l’hypertension résistante : intérêts, limites et perspectives par Michel AZIZI (Centre d’investigation clinique, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris michel.azizi@egp.aphp.fr)
Malgré l’existence de plusieurs classes de traitements antihypertenseurs actifs par voie orale, l’hypertension artérielle résistante (HTAR) reste un problème important de santé publique en 2014. L’échec des approches purement pharmacologiques pour traiter l’HTAR a stimulé l’intérêt pour de nouvelles approches invasives fondées le principe de modulation de l’activité sympathique rénale et centrale. Ainsi la dénervation rénale par voie endovasculaire utilise un courant de radiofréquence ou des ultrasons pour réaliser une ablation des fibres sympathiques afférentes et efférentes qui cheminent dans l’adventice des artères rénales. À ce jour, cette nouvelle technique a été évaluée dans un petit nombre d’essais randomisés ouverts ou au cours d’études de cohorte qui ont inclus un nombre limité de patients hautement sélectionnés ayant une HTAR, une anatomie artérielle rénale compatible et un débit de filtration glomérulaire > 45 ml/min. Les données disponibles suggèrent un effet tensionnel favorable de la dénervation rénale à court et moyen terme avec une faible incidence de complications locales et endovasculaire immédiates. Cette période de suivi est cependant trop courte pour la détection des événements indésirables rares ou d’apparition tardive (sténose artérielle rénale de novo). Les études publiées à ce jour ont plusieurs limitations inhérentes à leur caractère ouvert avec un risque de bais d’évaluation et de performance compromettant potentiellement leur validité interne. Ainsi, les effets tensionnels de la dénervation rénale évalués par mesure ambulatoire sont de plus faible amplitude que ceux détectés par la mesure clinique de la pression artérielle. Enfin, il est difficile d’extrapoler à l’ensemble des patients souffrant d’HTAR sur la base des résultats des essais qui ont inclus des patients hautement sélectionnés. Dans ce contexte, l’utilisation de cette procédure doit rester contrôlée car 1) le rapport bénéfice / risque reste mal connu, 2) la réponse tensionnelle à la denervation rénale est très variable d’un individu à l’autre, 3) il n’y a aucun marqueur de succès primaire de la procédure, et 4) le rapport coût – efficacité reste mal connu. En 2014, les indications de la dénervation rénale doivent être celles retenues par la conférence de consensus français (www.sfhta.org). Enfin, le suivi rigoureux des patients après dénervation rénale nécessite au mieux leur inclusion dans les essais cliniques et les registres internationaux.
Hypertension masquée : prévalence, causes et conséquences par Guillaume BOBRIE (Médecine vasculaire et hypertension artérielle, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris ;guillaume.bobrie@egp.aphp.fr)
L’« hypertension masquée » est définie par la constatation de chiffres tensionnels élevés en dehors du milieu médical (mesure ambulatoire ou automesure à domicile) et normaux au cabinet médical. Sa fréquence est élevée, surtout chez les sujets recevant un traitement antihypertenseur sujets ayant une PA normale en mesure. Elle est souvent associée aux autres facteurs de risque cardio-vasculaire. Son pronostic cardio-vasculaire en termes d’atteinte des organes cibles et de complication est plus élevé que celui des sujets étiquetés normo-tendus par toutes les méthodes de mesure et voisin de celui des sujets étiquetés hypertendus par toutes les méthodes de mesure. Son mécanisme physiopathologique n’est pas connu. Aucun essai contrôlé visant à démontrer le bénéfice de son traitement n’a été réalisé.
De nouveaux gènes de prédisposition à une forme rare d’hypertension révèlent des mécanismes communs de régulation du bilan sodé par Xavier JEUNEMAITRE (Département de Génétique. Centre de Référence des Maladies Vasculaires Rares – Hôpital européen Georges Pompidou, Paris ; xavier.jeunemaitre@egp.aphp.fr)