Sous-exécution des dépenses d’assurance maladie : la CSMF dénonce la pression sur les honoraires médicaux
Hier, mardi 21 janvier 2014, lors d’une audition devant la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, le Ministre délégué au Budget a annoncé une sous-exécution supérieure à un milliard d’euros sur les dépenses d’assurance maladie en 2013. Contrairement au ministre, la CSMF estime qu’il n’y a pas lieu à se réjouir ni à se féliciter car, à ce niveau de sous-exécution, il ne s’agit pas, d’une « maîtrise exemplaire » mais d’une « maîtrise délétère ».
Loin de partager l’euphorie du Ministre délégué au Budget, la CSMF dénonce la réalité que le Gouvernement entend dissimuler derrière ces économies providentielles.
En réalité, l’analyse des dépenses remboursées de l’assurance maladie montre une forte décroissance du nombre de consultations en 2013 : entre octobre 2012 et octobre 2013, les honoraires remboursés des généralistes ont chuté de 3,1%, avec une baisse de 1,6% du nombre de consultations, tandis que les consultations de spécialistes ont reculé de 1,5%. Il y a donc un repli très net de la consommation médicale qui impacte directement les honoraires des médecins libéraux.
Cette sous-exécution traduit donc une situation anormale à la fois pour les patients qui renoncent à leurs soins ou les reportent, et pour les médecins qui subissent une pression sur leurs honoraires, laquelle se traduira inéluctablement par des baisses de revenus.
Ce ne sont donc pas des « économies » dont le Gouvernement devrait se féliciter, mais des anomalies dont il devrait s’inquiéter.
Dans un tel contexte, la CSMF, estime que les propos du Chef de l’Etat visant à réclamer de nouvelles mesures d’économies sur les soins de ville sont non seulement une erreur de stratégie, mais une menace pour le maintien de l’équilibre de notre système de soins.
La CSMF, premier syndicat médical français, appelle le Chef de l’Etat et son Gouvernement à ne pas confondre économies et restriction des soins. La future réforme qui s’annonce doit permettre de mobiliser les marges de manœuvre qui existent désormais au profit des soins de ville pour élargir l’accès aux soins de proximité en faisant confiance aux médecins libéraux, et non la restreindre au nom d’une maîtrise comptable vouée à l’échec et à laquelle la CSMF s’opposera.