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« Déréglementer les pharmacies d’officine : Un mauvais coup pour la santé publique ! » (Communiqué)

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Faire croire que médicaments et produits de santé sont des produits de consommation courante est une « tromperie » ; Banaliser la dispensation des médicaments risque de favoriser contrefaçon et mésusage, que seule la qualité, la rigueur et la spécificité de la chaîne de responsabilité pharmaceutique actuelle permettent justement d’éviter ; Garantir l’accès permanent aux médicaments et produits de santé sur l’ensemble du territoire français, et notamment en zone rurale, est une nécessité primordiale en matière de santé publique ; Maintenir la sécurisation de la dispensation, la traçabilité et la démarche de qualité doivent constituer le socle de toute politique de santé responsable.

Dès le 30 juillet dernier, l’Académie nationale de Pharmacie faisait part aux ministres concernés de sa préoccupation : toute déréglementation risque d’hypothéquer lourdement la santé publique et de mettre en cause les engagements pris pour développer les missions de prévention et de pharmacovigilance des pharmaciens d’officine.

Aujourd’hui, l’Académie de Pharmacie, qui représente en toute indépendance et à titre bénévole, l’ensemble des spécialités scientifiques et des branches professionnelles de la pharmacie (recherche, enseignement, pharmacie hospitalière, pharmacie d’officine, administration et règlementation, industrie du médicament et des produits de santé…) mais aussi des non-pharmaciens (médecins, juristes, économistes…), alerte les autorités sur les conséquences qu’entraînerait toute dérèglementation des pharmacies d’officine et alerte les patients sur les risques pour la qualité de tout notre système de soins en cas de renonciation à notre mode de dispensation des médicaments et des produits de santé. C’est pourquoi l’Académie de Pharmacie tient à rappeler que :

• grâce à une réglementation nationale permettant un maillage de qualité, les officines sont équitablement réparties sur l’ensemble du territoire. Chaque patient a donc un accès facile aux médicaments et aux produits de santé. De plus, la présence effective et constante du pharmacien dans son officine, ainsi que l’existence d’un service de garde en assure la permanence ;

• grâce à la qualité de la « chaîne de responsabilité pharmaceutique », le patient est assuré d’une sécurité optimale depuis la matière première jusqu’à la dispensation du médicament. En particulier, le pharmacien d’officine procède lui-même, en toute indépendance, à l’achat des médicaments dont il est responsable et dont il gère le stock, ainsi qu’à leur dispensation, en veillant aux contre-indications et incompatibilités entre médicaments aussi bien de prescription que d’automédication ; en outre, le pharmacien apporte son écoute et son conseil sur tout sujet de santé publique.

Toute déréglementation reviendrait à revenir sur le rôle central du pharmacien dans la coordination du parcours de soins du patient, la prévention des maladies et des dépendances, ainsi que dans la pharmacovigilance. Toute déréglementation contredirait donc de fait le projet de loi « Santé », fondé sur la proximité et la continuité des soins, présenté́ en juin 2014.

Un rapport sur les missions du pharmacien d’officine demandé par la Direction générale de la Santé du Ministère des Affaires sociales, sera prochainement disponible.

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