Les propriétaires des cliniques commerciales ont décidé de « baisser le rideau » à partir du 5 janvier prochain. Les salariés des cliniques, qui n’ont, eux, pas déposé de préavis de grève afin de ne pas prendre en otage les patients, seront de facto en chômage technique.
La Fédération hospitalière de France (FHF) en prend acte. De même qu’elle prend acte, avec une certaine consternation, des caricatures auxquelles se livrent depuis plusieurs jours, et une fois de plus, les représentants de l’hospitalisation privée à travers une campagne de communication irresponsable. Pourquoi faire croire aux Français qu’ils ne pourront plus être soignés correctement sous prétexte que la future loi de santé, certes imparfaite et insuffisante sur bien des points, ne convient pas aux cliniques ? Les raccourcis dont sont porteurs cette campagne sont indignes d’acteurs qui, dans le même temps, réclament d’exercer une part de missions de service public.
Il faut rappeler cette évidence : à chaque droit correspond une responsabilité, en l’espèce la contrainte de la qualité, de la continuité et de la sécurité des soins. A titre d’exemple, peut-on continuer d’accorder une autorisation d’activité à des opérateurs privés financés sur des crédits publics, qui refusent dans le même temps toute participation à la permanence des soins la nuit et les week-ends ?
Cette évidence est visiblement de trop pour les cliniques qui semblent vouloir tout mais sans contrainte : tout le financement public mais sans exercice de la permanence des soins ; l’exercice de toutes les missions de service public mais sans contrôle, ni de la part du juge financier, ni de la part du régulateur ; tout le label « service public » mais en continuant à sélectionner les patients et les activités.
A l’heure où la situation de notre pays est préoccupante, où doivent s’inventer de nouvelles régulations et modes d’intervention pour sauver l’essentiel, la qualité de notre service de santé, à l’heure aussi où l’inquiétude de nos concitoyens est palpable, les postures et les discours caricaturaux sont non seulement inutiles mais presque indécents.
La FHF appelle donc solennellement les propriétaires des cliniques à cesser d’opposer sans cesse les acteurs de la santé les uns aux autres et à retrouver le chemin de la raison. Dans le même temps, la FHF appelle également le gouvernement à trouver ne pas céder sur l’essentiel du projet de loi devant les pressions exercées par les différents lobbies davantage soucieux de leurs intérêts particuliers que de l’intérêt général.
Frédéric VALLETOUX, Président
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