La publication par l’INSEE d’un nouveau dossier sur les revenus des médecins vient jeter une lumière crue sur une situation malheureusement déjà trop bien connue et douloureusement vécue par les jeunes médecins généralistes.
Etudiée sur les cinq premières années d’exercice, la rémunération d’un nouvel installé en médecine générale est aujourd’hui moitié moindre (69.940 € par an) que celle de ses confrères des autres spécialités (141.970 € en moyenne).
10 ans après la reconnaissance de la médecine générale comme une spécialité à part entière, cette criante discrimination est devenue insupportable pour les jeunes généralistes.
Notons que la convention de 2005 a aggravé les inégalités préexistantes. Tandis que les généralistes se voyaient généreusement attribuer le titre honorifique de « médecin traitant », les autres spécialités bénéficiaient dans le même temps de l’ouverture de différentes majorations, notamment la possibilité de coter des consultations au double de la valeur de celle du médecin traitant (« C2 ») ou de pratiquer des dépassements d’honoraires (« DA ») récompensant le contournement du parcours de soins… Résultat logique : une croissance des honoraires des généralistes de 2% seulement entre 2005 et 2011,alors qu’elle a été de 11 % pour les autres spécialités…
Autre étape de l’acharnement contre la médecine générale : le 29 novembre 2006,date de la signature de l’avenant 19. Cet avenant de la honte a contourné la reconnaissance de la médecine générale comme une spécialité en l’excluant de la « majoration provisoire clinique » (MPC = 2 €) réservée à 44 autres spécialités…
Quant à la « majoration de coordination » (MCS = 3€), tandis qu’elle est systématiquement cotée par les autres spécialités en portant leur consultation à un minimum de 28 €, elle est interdite au médecin généraliste qui effectue la coordination et prend le temps de téléphoner et/ou d’écrire un courrier pour adresser son patient. Cherchez l’erreur !
Les généralistes ont-ils la possibilité d’échapper à ce carcan tarifaire ? Non, car la discrimination frappant la médecine générale concerne aussi le choix du secteur d’exercice. Face à l’insuffisance des revalorisations tarifaires en secteur 1, les jeunes médecins des autres spécialités sont de plus en plus nombreux à fuir vers le secteur 2, phénomène qui consacre une médecine à deux vitesses, que ce soit pour les médecins ou pour les patients. Depuis 1990, les critères restreignant l’accès au secteur 2 « protègent » les jeunes généralistes de ce genre de tentation…
Dans de telles conditions d’injustice, comment s’étonner de la désaffection des jeunes médecins vis-à-vis de l’installation en médecine générale ?
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) appelle les pouvoirs publics à redistribuer au plus vite les moyens consacrés à la santé, ceci afin de sauver la médecine générale d’une disparition hautement préjudiciable aux intérêts de la population.
Mobilisé sur cet enjeu depuis plusieurs mois, le SNJMG ne désarmera pas avant d’avoir obtenu :
– l’ouverture de majoration provisoire clinique (MPC) aux médecins généralistes,
– une majoration pour le médecin traitant quand la consultation comporte un acte de coordination (appel téléphonique, rédaction d’un courrier),
– une meilleure protection par l’Assurance Maladie des praticiens conventionnés en secteur 1 pour les risques maladie, maternité ou accident du travail,
– des dotations conventionnelles structurantes visant à l’amélioration des conditions d’exercice, en favorisant notamment l’embauche de personnel salarié dans les cabinets de médecine générale.
Contacts Presse :
Théo COMBES – Président – 06 81 00 22 90 – president@snjmg.org
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