Conscient de l’importance de ce qui se prépare dans le cadre du plan ONDAM, le CH-FO a réuni son bureau national le 11 février, quelques jours après le Congrès confédéral Force Ouvrière, qui réaffirmait la nécessité de préserver notre protection sociale collective et l’accès aux soins pour tous.
Quelle est la nature du plan ONDAM ?
Un ralentissement de la progression annuelle de l’objectif des dépenses d’assurance maladie étalé sur trois ans : de 2,4% en 2014, à 2,1% en 2015, puis 2% en 2016, et 1,9% en 2017.
Sur le papier, une telle trajectoire n’est pas de nature à émouvoir outre mesure les usagers ou les élus.
Pour autant, le ministère lui-même souligne que ce ralentissement est sans précédent et place l’ONDAM en dessous du rythme naturel d’évolution de l’activité et des charges (en particulier la combinaison du recours aux soins avec l’impact démographique).C’est donc en fait 2 points d’économies qu’il faut trouver, soit 2 milliards !
Pourquoi l’annonce d’un nouveau plan d’économies pour l’hôpital alors que ceux-ci s’enchaînent en silence d’année en année ?
Pour donner des gages à la Commission européenne sur la trajectoire des finances publiques.
Pour donner des gages aux libéraux qui dénoncent la gabegie des hôpitaux en se permettant de faire grève en pleine épidémie.
A ce stade, le plan est présenté à coups de mots clés dans le style consultants : virage ambulatoire et impact capacitaire, achats mutualisés, maitrise de la masse salariale, pertinence des soins, mutualisations par les GHT, etc.
Comment les cadres de direction ne prendraient-ils pas ces « éléments de langage» pour un écran de fumée ?
Au moment même où ils sont avant tout mobilisés par les tensions hospitalières qui se généralisent, quelle ironie de nous parler du moins d’hôpital, alors que rien n’est fait pour organiser une véritable médecine de premier recours et un aval justement dimensionné !
Les critiques du plan se sont concentrées sur la méthode, dénonçant la concentration du pouvoir et la mainmise sur la gestion des établissements.
N’est-ce pas se défausser sur la question de fond, sur le contenu réel d’un plan qui n’est pas annoncé dans toutes ses implications ?
Comment concrètement ce ralentissement de la dépense sera-t-il mis en œuvre ?
Comment sera assurée la pertinence des soins avec une T2A sans OQOS ?
Quid de cette réforme de la T2A annoncée depuis le pacte de confiance ?
Quel impact en emploi est visé, au nom des mutualisations, de la mobilité ou de l’organisation du temps de travail ?
Si la réalité du plan c’est la baisse des tarifs et des dotations, nous serons loin du ralentissement mais à nouveau dans une injonction paradoxale de faire du chiffre pour s’en tirer !
Le CH-FO refuse de s’enfermer dans la posture du « oui mais » : la question n’est plus la préservation d’un pré carré de pouvoir illusoire.
Si chasse aux actes inutiles il doit y avoir, elle est œuvre d’éducation populaire et de formation médicale. Toutes les économies gagnées doivent être réinvesties dans la chasse aux inégalités de santé. Les emplois en moins dans la santé, n’est-ce pas encore un peu plus de récession et un peu moins de cotisations ?
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