Dans une tribune publiée par le New-York Times, l’actrice Angelina Jolie témoigne du cheminement qui l’a menée à subir dernièrement une double ablation des ovaires et des trompes de Fallope pour prévenir la survenue d’un cancer. Cette annonce intervient deux ans après l’annonce de sa double mastectomie. Comment ces décisions sont-elles encadrées en France ? Comment la Fondation ARC contribue-t-elle à améliorer la situation des femmes concernées ?
Mutations de BRCA : un sur-risque important
Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont mutés chez environ 1 femme sur 400. Ces mutations ont un impact important sur le risque de développer un cancer du sein ou un cancer des ovaires, notamment avant 40 ans. Suspectées lorsque les femmes ont une histoire familiale de cancers du sein ou des ovaires, ces mutations sont décelées par un test génétique prescrit dans le cadre d’une consultation d’oncogénétique.
Risque de survenue d’un cancer avant 70 ans :
Cancer du sein Population générale : 10 %
Cancer du sein BRCA1 ou BRCA2 muté : 40 à 85 %
Cancer des ovaires Population générale : 1%
Cancer des ovaires BRCA1 ou BRCA2 muté : 10 à 63 %
Des recommandations officielles…
Face à ce sur-risque, la première des recommandations officielles est la surveillance : les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2 sont habituellement suivies plus précocement et à un rythme plus élevé que les autres : examen clinique, échographie, radiographie, IRM (imagerie par résonnance magnétique).
Autre stratégie de gestion du risque, les femmes porteuses des mutations de BRCA1 ou 2 peuvent se voir proposer une chirurgie préventive, c’est-à-dire l’ablation des seins (mastectomie bilatérale) et/ou des ovaires et des trompes de Fallope (annexectomie bilatérale). L’Institut national du cancer (INCa) rappelle que ces chirurgies prophylactiques doivent impérativement être décidées dans le cadre d’une concertation pluridisciplinaire et qu’elles doivent être assorties d’un suivi médical strict (hormonal, psychologique…).
Si la mastectomie est présentée comme une alternative à la surveillance mammaire et dont le bénéfice est maximal lorsqu’elle est réalisée avant 40 ans, l’annexectomie ou l’ovariectomie, elles, sont clairement recommandées, mais seulement à partir de 40 ans.
En France, ce sont 5 % des femmes porteuses d’une altération génétique de BRCA1 ou BRCA2 qui optent pour la chirurgie mammaire préventive.
… au choix individuel
Quelles que soient les recommandations officielles et l’organisation concrète de la prise en charge, la décision de subir une telle opération reste une décision lourde et difficile. Des témoignages, mesurés et détaillés comme celui d’Angelina Jolie ont donc une valeur considérable. La Fondation ARC salue ce geste courageux et altruiste, qui permet de rappeler les enjeux et la nécessité, pour chaque femme concernée, de pouvoir accéder à une prise en charge adaptée à et d’être accompagnée à chaque étape de sa décision.
L’action de la Fondation ARC
Pour éclairer le choix, les connaissances biologiques et médicales doivent encore être approfondies : chez les femmes porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2, quels autres facteurs génétiques sont responsables de l’apparition, ou non, d’un cancer ? Quel est le rôle des gènes BRCA dans la biologie des cellules saines ou cancéreuses ? Comment mieux évaluer le risque individuel de chaque femme pour mieux adapter le dépistage ou la prise en charge ?
Ces différentes questions font l’objet de programmes de recherches soutenus par la Fondation ARC, qui œuvre aussi pour qu’une information fiable soit accessible au plus grand nombre. La Fondation ARC vient de mettre à jour sa brochure Hérédité et cancer. Cette brochure est destinée aux patients et aux proches et peut être commandée gratuitement sur le site de la Fondation : http://www.fondation-arc.org/Les-brochures/heredite-et-cancer.html
Contact presse :
Xavier Brunschvicg
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