« Malgré le raz-de-marée de la grande manifestation du 15 mars, les pouvoirs publics ne semblent toujours pas comprendre l’urgence de signaux forts pour sauver la Médecine Générale du naufrage et construire un système de Santé plus efficient et plus solidaire.
Ainsi, alors que la ministre de la Santé a jugé inutile de se rendre au Congrès de la Médecine Générale, les propos tenus par Monsieur Nicolas Revel, Directeur Général de l’Assurance Maladie, ont malheureusement laissé transparaître une absence totale de compréhension de la problématique, pire l’absence manifeste de volonté de la traiter.
Or, au moment où débute l’examen de la loi de Santé à l’Assemblée Nationale, avec de nouveaux amendements censés renforcer le rôle du médecin traitant et la place des soins primaires, il est logique de se poser la question des moyens.
La loi de Santé et le budget de l’Assurance Maladie sont en effet les deux faces d’une même médaille : on ne peut pas réformer le système de soins sans redistribuer les moyens. Énormément d’argent est déjà dépensé en France pour la « Santé »…Malheureusement les scandales dévoilés récemment montrent bien que les arbitrages de ces dernières décennies ont trop souvent été rendus dans un sens contraire de l’intérêt général. Il est temps de redéfinir clairement les priorités de financement de notre système de soins.
Dans ce contexte, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) comprend le passage à l’acte de certains médecins généralistes qui ont décidé de commencer à coter la Majoration Provisoire Clinique (2 euros) à l’instar de tous les autres cliniciens, ce qui appelle à une officialisation rapide du remboursement par l’Assurance Maladie. En effet, plus de 10 ans après la reconnaissance de la Médecine Générale comme une spécialité, il est devenu franchement insupportable qu’elle soit la seule ainsi discriminée, à cause d’un avenant conventionnel jugé illégal par le Conseil d’Etat mais toujours opposé par l’Assurance Maladie…
Devant la grave crise des installations en Médecine Générale, le SNJMG appelle depuis plusieurs mois à un véritable plan Marshall de la part de l’Assurance Maladie :
•dotations conventionnelles favorisant l’emploi de personnel administratif dans les cabinets, corolaire minimal indispensable à la mise en place d’un tiers-payant facilité,
•augmentation des rémunérations forfaitaires en rapport avec la prise en charge globale de la patientèle (sans pénaliser cette fois-ci les jeunes installés !),
•application de la majoration provisoire clinique (MPC) à la Médecine Générale au même titre que les autres spécialités cliniques, permettant ainsi le remboursement d’une consultation à 25 euros,
•application de la majoration de coordination généraliste (MCG) dès lors que le médecin généraliste réalise un courrier (ou autre acte de coordination) à destination d’un correspondant au cours de la consultation, laquelle sera donc valorisée à 28 euros, à l’égal de ce que cotent les autres spécialités pour leurs consultations de base.
Il est donc indispensable que l’Assurance Maladie ouvre en urgence de nouvelles négociations conventionnelles, sans prendre prétexte de telle ou telle échéance électorale pour les repousser aux calendes grecques, et en y associant naturellement les structures de jeunes médecins, concernés en premier chef par l’avenir du système de soins.
Le préavis de grève totale et illimitée qui a été déposé le 23 mars par le SNJMG court toujours et concerne toutes les catégories de jeunes médecins généralistes (internes, remplaçants, jeunes salariés et installés) qui participent à des actions locales et nationales ».
Contacts Presse :
Théo COMBES – Président – 06 81 00 22 90 – president@snjmg.org
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