« Le comité de sélection des DH se réunit ce jeudi 21 mai pour les agréments aux emplois fonctionnels et les « shorts listes » des postes de chefs d’établissement. Le CH-FO se tient à disposition des collègues concernés pour les résultats.
Une baisse préoccupante du nombre de candidatures.
Le nombre de candidats sur les postes de chefs est de 2 à 3 fois inférieur à celui des années 2000 !
Les emplois fonctionnels à pourvoir :
– groupe 1 : SG APHM, DGA APHM, D délégué APHP : le nombre de candidats varie de 1 à 7,
– groupe 2 : D CH Angoulême, D CH Charleville Mézière, D CH Châteauroux, D CHI Oise, D CH Nevers, DGHU Est parisien APHP, DGA CHU Rouen : le nombre de candidats varie de 4 à 14,
– groupe 3 : D CH Alès, D CHI Alpes du Sud, D CH Annonay, DGA CHU Brest, D CH Guingamp, D CH Puy en Velay, DRH APHP, D EPSM Saint-Venant, D CH Sens, D CH Tulle, D CH Vienne, D CH Paul Guiraud VILLEJUIF, D CH Villeneuve sur Lot : le nombre de candidats varie de 1 à 19,
Emplois non fonctionnels :
– D CH du Gers, D CH Briançon, D CH Brioude, D CH Castelnaudary, D CH Givors, D CH Sainte Foy les Lyon, D CH Somain : le nombre de candidats varie de 1 à 14.
La raison principale de cette baisse de candidats : la dégradation des conditions de travail des directeurs.
Les tensions induites par les réformes en cours expliquent ce phénomène. Etant donné le contexte qui n’est pas prêt de s’améliorer -cf. le chantier explosif du temps de travail à l’hôpital et les 860 millions d’économies sur les salaires réclamés avant 2017 dans le cadre du plan d’économies de 3 milliards d’€ en 3 ans- il va falloir trouver des solutions pour motiver les directeurs.
A cet égard, le CH-FO a fait savoir qu’en aucun cas il n’acceptera la remise en cause de la loi sur le temps de travail et de ses dispositions réglementaires telle que le forfait aujourd’hui appliqué notamment à l’ensemble des cadres de direction !
Les solutions proposées par le CH-FO.
1- Un Grenelle des conditions de travail !
Le CH-FO propose d’envisager très sérieusement un « Grenelle » des conditions de travail à l’hôpital incluant les problématiques des cadres de direction.
Le CH-FO réclame depuis longtemps une instance sur les conditions de travail des directeurs permettant l’exercice d’un véritable droit d’alerte, à mettre en place au niveau du CNG. Cela devient urgent.
2- Assez des vieilles recettes !
La mécontentement persistant de nombre de DH à l’égard de l’Etat provient de son incapacité, plus de 30 ans après les lois de décentralisation et malgré la création des ARS, à en tirer les conséquences.
Pourquoi la Cour des comptes n’insiste-t-elle pas plus souvent sur ce gaspillage là ? Maintien du principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable, et d’un réseau de trésorerie coûteux ; incapacité à contenir l’inflation normative ; contrôles excessifs et finalement inopérants à tous les étages…
On sait tout cela depuis longtemps. Il y eut la RGPP, aveugle, il y a la MAP, mal assumée. Mais il est vain, au final, d’opposer sans cesse l’Etat et les hôpitaux, en évitant le vrai débat : comment dépenser moins d’argent public sans remettre en cause la qualité des soins, sans démotiver les personnels, sans tuer la croissance et sans accroitre la fracture sociale ?
Le CH-FO propose des réponses : privilégier les dépenses et les changements d’avenir, au lieu de se battre, avec acharnement, pour conserver les recettes du passé.
3- Contre le burn-out, les valeurs ! Et une vraie ambition managériale !
Force est de constater une certaine déshumanisation du Service Public et de reconnaître que l’usure psychique actuelle touche autant les usagers du Service Public Hospitalier que les directeurs qui en assurent la responsabilité.
Pour le CH-FO, le redressement financier ne peut tenir lieu de seul horizon à la conduite des hôpitaux. Il nourrit la déstabilisation et la démobilisation du personnel et des cadres de direction.
Le CH-FO préconise une véritable ambition managériale s’appuyant sur une nouvelle dynamique et les valeurs du Service Public pour mobiliser la communauté hospitalière et les directeurs.
En toute logique, il faut commencer par remettre en débat, dans le cadre d’un management participatif avec tous les décideurs, les finalités de l’action, et assurer une cohérence entre les objectifs visés et les moyens disponibles.
Le nez dans le guidon, concentrés sur nos difficultés de gestion, nous ne savons plus parler travail.
Le gouvernement comme chacun-e des acteurs hospitaliers doit prendre conscience qu’il ya un enjeu majeur à repenser le système hospitalier pour faire le dialogue et donner la parole, fût-elle dissonante, à ceux qui travaillent.
Le CH-FO défend le Service Public Hospitalier et les intérêts des directeurs et cadres hospitaliers ».