« Comité de sélection DH: Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. »
Dans le cadre du comité de sélection qui a procédé à la constitution de short-lists pour les postes vacants de chefs d’établissement, le SMPS a souligné les trop nombreuses injonctions contradictoires délivrées par les pouvoirs publics aux directeurs.
Ses représentants ont évoqué l’actualité, dominée par le processus d’adoption de la loi de modernisation de notre système de santé, qui sera examinée par le Sénat en septembre, et par la déclinaison du plan triennal d’économies dans les établissements de santé avec la notification cette semaine des dotations.
À ce sujet, le SMPS a souligné la première urgence, à savoir clarifier le contenu de ce plan d’économies concernant notamment la limitation de la masse salariale, et à sortir des ambiguïtés très fortes qui pèsent sur les révisions des accords sur le temps de travail. Il est inconcevable, et témoigne d’un manque de considération grave pour le travail quotidien des directeurs, que ces objectifs soient assignés par les pouvoirs publics pour que le soutien soit ensuite retiré aux premières difficultés.
Le SMPS a ensuite évoqué sa vision du projet de loi de santé, et ses implications potentielles pour notre système de santé et pour les directeurs. Attaché au principe de responsabilité et à la stratégie de groupe publique pour le sanitaire comme le médico-social, le SMPS a fait valoir à plusieurs reprises son intérêt de principe pour ce projet de loi.
Mais l’accord sur les objectifs ne vaut pas blanc-seing sur la méthode. Le SMPS n’est pas sur des postures de principe, mais bien dans une discussion pragmatique pour créer des organisations efficaces et respectueuses du principe de subsidiarité, de la souplesse des fonctionnements, et des projets médicaux partagés qui doivent être des préalables incontournables.
Dans ce cadre, le SMPS propose d’ouvrir la possibilité, lorsque cela correspond à la réalité des territoires, d’identifier plusieurs établissements au sein d’un GHT en charge respectivement de thématiques transversales et mutualisées de gestion. Une réforme qui marche, des coopérations efficaces, ce ne sont pas des constructions théoriques et systématiques décidées dans un bureau ministériel, ce sont avant tout des projets impulsés par les communautés hospitalières.
Le SMPS rappelle que les directeurs, qui sont en première ligne pour mettre en œuvre ces réformes, le font en autonomie. Au moment où cette exposition est aussi forte, le SMPS ajoute également qu’il convient de respecter dans les établissements le cadre national de gestion du temps de travail pour les corps de direction gérés par le CNG. Cette autonomie ne doit pas pour autant signifier la solitude et l’absence de soutien des pouvoirs publics qui donnent des injonctions.
Les directeurs ont besoin de sens dans leur action, mais aussi de perspectives professionnelles et statutaires motivantes, à l’heure où ces réformes impacteront fortement leurs conditions d’exercice, et la définition même de leur métier. En ce sens, le SMPS a obtenu l’ouverture d’une discussion sur un accompagnement spécifique des directeurs et des cadres sur les conséquences des réorganisations induites par la loi de santé.
Au delà de cette question, le SMPS a des ambitions plus grandes pour les directeurs et les cadres.
Constatant l’absence manifeste de perspectives données par les pouvoirs publics, au delà de l’imposture de la fusion des corps, degré zéro de la pensée politique sur l’avenir des corps de direction, le SMPS lance, en collaboration avec le cabinet Eurogroup qui a mené cette réflexion avec l’association des anciens élèves de l’ENA, une mission sur la gestion des talents et des hauts potentiels pour faire des propositions innovantes et motivantes pour tous les directeurs et les cadres.
Rénover les parcours professionnels, c’est à la fois redonner du sens, mais c’est aussi repenser les formations et faire bouger les lignes au service de notre système de santé et anticiper son évolution permanente. Tous les collègues seront appelés à contribuer à cette plateforme qui sera restituée lors du congrès annuel du SMPS le 18 septembre prochain.
Il est du devoir du SMPS, qui porte toutes les évolutions du corps des directeurs d’hôpital depuis son origine, de donner à nouveau l’impulsion du changement, avec la contribution de toutes les forces vives qui veulent redonner un cap clair et motivant pour nos professions comme pour notre système de santé. Le SMPS sera au rendez vous de ce nouveau défi.
Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers,
fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir