Le 25 juin, à l’issue d’une journée de manifestations réunissant les salarié-es des secteurs sanitaires et sociaux dans 80 villes de France, dont plus de quatre mille personnes à Paris, l’intersyndicale CGT, FO et SUD a été reçue par Mme Christine Dardel, conseillère auprès de Mme Marisol Touraine.
Après un tour d’horizon fait par les représentants syndicaux sur l’état des lieux de nos secteurs, de l’insupportable pression vécue sur le terrain par les salarié-es, nous n’avons eu pour toute réponse que du déni.
Que les secteurs sanitaires public et privés non lucratif, sociaux et médico-sociaux associatifs soient en lente déliquescence, que les dépressions et suicides chez les professionnel-les soient en augmentation, déni.
Que les soins, l’accompagnement se dégradent au détriment des usager-ères et des résident-es, déni.
La baisse de l’espérance de vie de la population, l’augmentation de la mortalité maternelle périnatale, la surmortalité de la grippe cet hiver… ne sont-elles que fantasmes de représentants syndicaux ? Que les attaques sur les 35 heures dans les établissements soient une insupportable goutte d’eau pour les personnels, que la refonte des métiers conduisent à une perte d’aptitudes professionnelles ne sont-elles que lubies pour les représentants du personnel ?
C’est pourtant l’avis du cabinet du ministère en tout cas, pour elle et eux nous ne sommes que des « nostalgiques » du passé alors qu’elles et eux restructurent pour notre bien, réorganisent nos façons de travailler pour nous rendre plus efficient-es… et nous enseignent la « bientraitance » comme une insulte jetée au visage des formateurs et formatrices des instituts professionnels et en jetant l’opprobre sur l’ensemble des personnels.
Ce n’est en rien du dialogue social, c’est du dialogue de sourds.
Pour la Fédération SUD Santé Sociaux et ses partenaires dans la mobilisation, il va falloir substituer au pseudo dialogue social cher au ministère une négociation à la façon syndicale, sous la pression d’un rapport de force que nous construirons pour l’automne de nature à faire prendre conscience à nos gouvernants de la réalité.
Jean Vignes
Secrétaire Général