« Il n’a échappé à personne que le délai d’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologiste est extrêmement long, en moyenne 115 à 135 jours. Certains cabinets refusent même tout nouveau patient ! Le pire est à venir car dans un avenir proche 58 % des 5071 ophtalmologistes actuels auront l’âge de partir à la retraite (Source : Conseil national de l’ordre des médecins au 1er janvier 2015)
Depuis de nombreuses années, le renouvellement d’un équipement optique est conditionné à une prescription médicale de moins de 3 ans mais n’impose aucun dépistage pathologique. Et pour cause : ni l’opticien ni l’orthoptiste ne sont compétents sur ce point.
Alors que la loi santé n’avait absolument rien prévu sur cette filière, le gouvernement a fait voter deux amendements gouvernementaux afin de donner la possibilité aux orthoptistes et aux opticiens de renouveler vos lunettes correctrices sous conditions.
Utilisation du biomocroscope
Toutefois, si l’on regarde bien la formation de chacun, nous nous apercevons que les orthoptistes actuellement diplômés n’ont aucune formation sur le biomicroscope. Pour les opticiens, il en est de même depuis 1999. Pourtant, cet appareil est l’élément indispensable au dépistage oculaire. Plus grave encore, même en leur imposant une formation à son maniement, ils ne pourraient dépister des pathologies dont ils ne connaissent l’existence !
Avec les nouveaux protocoles de délégation de tâches mis en place, les orthoptistes peuvent recevoir seuls les patients âgés de 6 à 50 ans, connus du cabinet et sans signe d’alerte, pour renouveler leurs lunettes. Ils déterminent leurs nouvelles corrections optiques et prennent une photo du fond d’œil ainsi que la pression intraoculaire.
Hélas, de nombreuses pathologies totalement asymptomatiques ne seront pas dépistées si le biomicroscope n’est pas utilisé. Pire comment peut-on dépister quelque chose qu’on ne connaît pas !
Le patient partira rassuré alors rien ne pourra garantir l’absence de pathologie. Et en cas de litige, qui sera responsable ? Le médecin risque de se couvrir derrière le fait qu’il n’a pas vu le patient, contrairement à l’orthoptiste.
Ces pathologies vont de la simple lésion à certains mélanomes des paupières, de l’iris sans oublier le plus fréquent, celui de la choroïde, le tout avec un pronostic vital engagé.
Il y a également des pathologies plus courantes, au stade initiale, comme le diabète ou certains glaucomes. Vous comprendrez tout l’intérêt de les dépister à des stades précoces afin d’éviter certaines lésions irréversibles.
Il existe aussi des signes, pour ne pas dire preuves, d’enfants mal traités !
Phtthirus pubis Ou phtiriase
Présence de lentes et/ou de poux pubiens, différents des poux du cuir chevelu, qui engendrent de fortes démangeaisons et parfois des conjonctivites. Si nous sommes en présence d’un enfant, nous pouvons fortement suspecter un abus sexuel !
Dans ce cas, une anamnèse méthodique doit être rapidement menée auprès de l’enfant, avec délicatesse et psychologie, afin de connaître la vérité.
L’Anneau de Vossius
Il s‘agit d’un anneau visible sur la face antérieure du cristallin. Plus exactement il s’agit de petits dépôts, sur le cristallin, de pigment issu de la face postérieure de l’iris dont la migration est consécutive à un choc de grande violence.
Si le patient est un enfant, il y a une forte probabilité de maltraitance.
Il y a une méthodologie d’interrogatoire à mener, pour ce type de cas, le jour même de l’observation. La vie de cet enfant peut en dépendre.
Si l’on apprend par exemple qu’ils ont eu un accident de voiture avec un déclenchement d’airbag, il est possible que l’empreinte irienne en soit la conséquence.
Par contre, l’explication d’un enfant maladroit qui se cogne tout le temps et où il est précisé qu’il est tombé récemment, avec des parents qui sous-estiment la gravité de la blessure, le risque est grand d’être en présence d’un enfant battu.
En France, on recense 100 000 enfants maltraités, dont 20 000 en très grand danger de mort. On dénombre au final 700 décès par an.
Le Syndicat National des Ophtalmologistes de France minimise ces risques et abuse ainsi de son statut d’expert auprès des dirigeants politiques et des instances de santé. Il espère dicter ainsi la philosophie de la réforme de la filière visuelle et éviter ce qu’ils appellent « une compétition financière » (suivant les propos de l’ancien président du SNOF) alors que la priorité est la santé visuelle des français.
Dans le monde, il n’y a que deux professions compétentes pour le dépistage des pathologies oculaires, à savoir l’ophtalmologiste et l’optométriste.
Dans les pays qui, comme la France, rencontraient des difficultés de délais en ophtalmologie, la réglementation de la profession d’optométriste a réduit ces délais à 33 jours pour la Hollande, et du même ordre pour l’Allemagne, l’Angleterre…
Dans la majorité des pays du monde, le dépistage et la prescription d’un équipement optique sont assumés par un autre professionnel de santé visuelle et titulaire d’un Master, l’Optométriste. Reconnu par l’OMS depuis 2004 comme professionnel de soins de première ligne, l’optométriste est actif pour lutter contre la cécité dans le monde. Cette formation existe déjà en France depuis 1991 et on recense près de 3 000 optométristes formés. La qualité de la formation française permet même d’exercer en Angleterre, imposant l’une des législations les plus sévères d’Europe.
Heureusement, la loi Santé revient à l’assemblée nationale, il y a possibilité de remédier à cette énorme erreur.
Une des solutions est la réglementation de l’optométrie en libéral qui permettra la transmission de cabinets d’ophtalmologie condamnés à la fermeture, et sur le plan économique cela représente plus 441 Millions d’économies en 5 ans.
Ainsi, nous saurons si ce sont les lobbies médicaux qui dirigent les réformes ou les députés. »
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